epuis près de 90 ans, la Coupe du monde s’est réduite à un duel entre l’Amérique latine et l’Europe, reléguant ainsi les autres sphères footballistiques aux rôles de faire valoir. Avec ses 11 couronnes mondiales (contre 9 pour l’Amérique latine), l’Europe caracole en tête des continents les plus titrés de la planète foot. Si les deux zones étaient à égalité en 2002, les choses ont basculé en faveur de l’Europe à partir de 2006, avec le triomphe de l’Italie au mondial allemand. Depuis lors, le trophée n’a plus quitté le vieux continent. Et ce n’est pas cette année que le contraire se produira, puisque les prétendants au titre sont européens. L’Angleterre, la Croatie, la France et la Belgique.
Respectivement vainqueurs en quart de finale, de la Suède, la Russie, l’Uruguay et le Brésil, les demi-finales seront 100% européennes. Dès lors, pas besoin de consulter la boule de cristal, le vaudou béninois ou le marabout de Casamance pour déduire que l’une de ces quatre équipes sera championne du monde. L’ancien buteur de Liverpool, Michael Owen est d’ailleurs allé de sa petite plaisanterie : «C’est une Coupe du monde ou un championnat d’Europe ?«. Un tweet qui, quoique teinté d’ironie, en dit long sur la domination des sélections européennes sur le reste du monde.
La Coupe du monde échappera donc une nouvelle fois aux équipes sud-américaines depuis la victoire du Brésil en 2002. En 2006, ce sont les Italiens qui ont soulevé la Coupe du monde. Quatre ans plus tard en Afrique du Sud, les Espagnols leur ont succédé au palmarès. Et en 2014, c’est la Mannschaft qui obtenait sa quatrième étoile.
Ce mondial, intraitable avec les représentants africains et impitoyable avec les favoris, marque un retour en force des équipes européennes. A l’issue des huitièmes de finale, l’Europe avait déjà placé six représentants en quart de finale contre deux pour la Conmebol (la Confédération sud-américaine). La dernière fois que les quatre équipes qualifiées pour les demi-finales venaient toutes de l‘Europe remonte au mondial 2006 en Allemagne. L’Italie, la France, l’Allemagne et le Portugal s’étaient alors disputés le titre. La première cité l’avait finalement remporté en finale contre la France.
L’Amérique du Sud comptait sur l’Uruguay et surtout sur le Brésil de Neymar. Grandissime favori, la Seleçao a hélas connu le même destin que l’Allemagne tenante du titre ou l’Espagne, éliminées bien avant le dernier carré. Le Brésil a été éliminé par une sélection européenne pour la quatrième fois de suite en Coupe du monde. En 2006, les Brésiliens avaient été sortis par la France (0-1), en 2010 par les Pays-Bas (1-2), en 2014 par l’Allemagne sur un score (1-7) resté mémorable. Cette année, ils ont subi la loi de la Belgique (1-2). Un désenchantement pour tout un continent, car c’était le tout dernier représentant des Amériques à cette compétition après la sortie de l’Uruguay.
La compétition reprend mardi 10 juillet 2018 à 18 heures TU, avec une France – Belgique déjà très attendue. Après la prestation des Diables rouges face au Brésil, la partie s’annonce à la fois inédite dans un Mondial, mais surtout difficile pour les Bleus, qui devront neutraliser le trio infernal de Bruyne-Hazard-Lukaku. De l’autre côté du tableau, ce sera donc l’Angleterre contre la Croatie, prévu pour le mercredi 11 juillet à 18 heures TU.
Hamed JUNIOR
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