Pour le compte de la Coupe du monde Russie 2018, le Nigéria aura réussi à servir tous les états émotionnels possibles à ses nombreux supporters dissimulés à travers la planète foot. Battus d’entrée de jeu par la Croatie, puis remis dans le sens de la marche par une belle victoire contre l’Islande, les Aigles nigérians ont été stoppés net, dans leur vol-plané vers les 8es de finale. Dans leur chute dans les oubliettes de ce mondial qui aura fait trembler les grandes nations, ils emportent avec eux, l’espoir de tout un continent, déjà abasourdi par l’éjection des Lions de l’Atlas, des Pharaons d’Egypte et des Aigles de Carthage.
Face à l’Albiceleste, les Supers Aigles du Nigéria qui n’étaient pas donnés favoris n’ont pas été ridicules. Ils sont juste tombés sur un revenant du nom de Messi. Détaché du mondial, auteur d’un penalty manqué qui aurait pu précipiter sa retraite internationale, le Messi que tout le peuple argentin attendait s’est ressuscité au détour d’une balle en profondeur, dosée à la mesure de son talent. Enchainement pied gauche, tir croisé du droit, une marque déposée du quintuple ballon d’or, qui refuse un enterrement anticipé.
Opposés à une sélection argentine qui n’est sortie en phase de poules de coupe du monde qu’une seule fois (2002), les Supers Aigles ont abordé leur mission en toute confiance, dans un duel d’égal à égal. 1 à 0, puis 1 à 1, c’est finalement dans les dernières minutes de jeu que l’Argentine va plomber les ailes des Aigles, sur un air de flottement défensif, victime d’un court instant de déconcentration qui s’avère lourde de conséquence. S’il y a bien un fait qui marquera les prestations des équipes africaines, c’est bien ces buts de dernières minutes. Le Maroc, la Tunisie, l’Egypte… ont vu leur chance s’envoler dans les derniers instants de matchs. Le Nigéria qui tenait son nul qualificatif n’a pas échappé au mal, cédant sur une reprise timidement assurée en fin, 86e minute de jeu, emporté par le syndrome du but de la dernière minute. Naturellement, cet état de fait conforte la théorie de l’immature du football africain, développé par certains spécialistes en quête d’indices tropicales.
Avec la sortie du Nigéria de Gernot Rhor, les innombrables mordus de la boule de cuir, alourdis par un bilan qui relègue leur football dans les tréfonds, doivent se résoudre à s’accrocher à la crinière, si ce n’est à la queue du lion sénégalais. Une situation qui, de toute évidence, n’est pas confortable. Ni pour les supporters, encore moins pour les Lions de la Téranga qui depuis la sortie du 4e représentant du continent, sentent encore plus, le poids de la responsabilité qui est la leur.
Hamed Junior
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