Saccage de la Maison de la presse de Bamako : Les médias trinquent pour la nouvelle Constitution en gestation

Saccage de la Maison de la presse de Bamako : Les médias trinquent pour la nouvelle Constitution en gestation

Est-ce l’intitulé du Mouvement «l’Appel du 20 février pour sauver le Mali», ou le lieu emblématique choisi, la Maison de la presse, à moins que ce ne soit le sujet qui devait y être discuté par des partis politiques ou le tout à la fois qui a provoqué le saccage de cet endroit où les journalistes se retrouvent ? Ce 20 février 2023 alors qu’une dizaine de formations politiques s’apprêtaient à mettre en branle l’Appel éponyme, soudain surgissent de nulle part des casseurs qui s’adonnèrent à «une violence extraordinaire», des chaises cassées, des coups de poing, des vitres brisées, une foire d’empoigne violente, résume Bandiougou Danté, le président de la Maison de la presse de Bamako.

Qui sont ces «loubards-casseurs» ? D’où viennent-ils ? Au nom de qui ont-ils accompli ce sale boulot ?

La plainte contre X déposée par la Maison de la presse devrait rapidement au moyen d’une enquête diligemment menée, permettre d’y apporter des réponses. En attendant, on peut opiner que les auteurs de cette plateforme, en l’occurrence les partis politiques, qui s’inscrivent en faux contre la nouvelle Constitution en fabrication pour les élections prochaines, ces partis politiques, seraient l’objet de cette colère destructrice.

En effet, la nouvelle loi fondamentale que concocte le CNT avec l’aval de la Transition militaire, qui sera soumise à référendum, en mars 2023 fait l’objet d’âpres contestations.

Remise au chef de la Transition le 11 octobre 2022, et fort de ses 195 articles, cette nouvelle Constitution comporte quelques points consensuels, mais aussi crisogènes. Et c’est sans doute sur ces derniers que «l’Appel du 20 février» voudrait s’y pencher à quelques semaines en principe du référendum.

Passe qu’il y aurait une chambre haute et une autre basse, qui formeraient le parlement, il faut bien caser tout le monde passe aussi qu’il y aura une Cour des comptes et surtout l’instauration d’un pouvoir très présidentialiste. Là,où ça achoppe, c’est «la criminalisation des coups d’Etat» une clause qui figurait déjà dans les anciennes Constitutions, «Tout coup d’Etat ou putsch est un crime imprescriptible», lit-on dans la mouture de la Nouvelle constitution en gestation. Cette mention est écrite noir sur blanc dans la Constitution du 25 février 1992. Où se trouve alors la nouveauté, puisque depuis 1992, on a assisté à 3 coups d’Etat, donc à 3 viols de la Constitution. D’aucuns proposent qu’on ajoute qu’il n’y aura point d’amnistie pour les putschistes ! Autre pomme de discorde, les aspects de l’Accord d’Alger. Si les chefferies traditionnelles sont prises en compte, l’autonomie du Nord que réclament certains signataires a été biffée.

Mais surtout là où auraient pointé ceux qui ont vu leur rassemblement disperser ce 20 février 2023, c’est le point sur le maintien des militaires au pouvoir. On entend déjà des OSC et certains mouvements clamer que rien n’empêche Assimi Goïta de troquer le treillis contre un boubou amidonné de présidentiable de Koulouba !

Ces pro-Goïta s’appuient sur la nouvelle loi électorale promulguée, et la Charte de la Transition amendée, ce qui permet à Goïta de s’absoudre par le feu du suffrage universel en février 2024.

Toutes ces considérations qui allaient être évoquées lors du lancement de «l’Appel du 20 février» pourraient être la cause de cette furie violente qui a déferlé sur la Maison de la presse de Bamako. Mais, saccager ces lieux, résout-il pour autant le problème qui demeure pendant ?

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR