Et on reparle du sulfureux vice-président de la Guinée-Equatoriale, Théodorin Obiang Nguema qui n’en finit pas avec ses déboires avec la justice. Cette fois, ce n’est pas en France, mais sur le continent africain que les choses se passent. Suite à des perquisitions réalisées dans le cadre d’un jugement sur une affaire d’arrestation illégale et de torture d’un homme d’affaires sud-africain, un yacht et deux propriétés appartenant au vice-président de Guinée-Equatoriale ont été saisis en Afrique.
Pour comprendre l’affaire, il faut remonter à 2013. Selon l’avocat, l’homme d’affaires avait obtenu un contrat en Guinée équatoriale pour lancer une compagnie aérienne. Alors que les avions étaient prêts à voler, l’homme politique équatoguinéen qui l’avait embauché, Gabriel Angabi, a fait volte-face en déclarant vouloir annuler le projet et réclamer un remboursement. Le Sud-Africain n’étant pas en mesure de rembourser, «Gabriel Angabi a décroché le téléphone et appelé le vice-président Obiang. Dans les dix minutes, les forces d’intervention rapide étaient là», a raconté l’avocat. «Ils ont pris Daniel et l’ont jeté dans la prison de Black Beach», dans la capitale Malabo. «Ce qui était censé être un court voyage d’affaires en Guinée équatoriale s’est transformé en descente aux enfers», a écrit Daniel Janse van Rensburg dans un livre publié en septembre 2022 sur l’affaire. En 2021, un tribunal sud-africain a condamné Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président et fils du président de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, à verser plus de 2 millions d’euros (40 millions de rands) de dommages et intérêts à Daniel Janse van Rensburg.
C’est donc une affaire vieille d’une décennie qui rattrape le fils du président Equato-guinéen, dont le nom rime avec abus de pouvoir, détournements et malversations mais surtout Biens mal acquis. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les frasques de la famille présidentielle sont devenues légion que leurs compatriotes ne s’en offusquent presque plus. Du règne sans partage du paternel jusqu’au passage du pouvoir au fils en passant par les scandales successifs, la famille présidentielle a fini par convaincre le monde entier sur leur mainmise sur tous les secteurs d’activités du pays. Aussi, cette affaire, loin de refroidir leur ardeur, pourrait constituer un nouvel élan à monter en puissance dans la gabegie qu’elle a érigé en mode de gouvernance.
Mais en attendant, Théodorin devra comprendre que cette influence qui lui permet de violer tout sur son passage, a des limites et l’Afrique du Sud en est une parmi tant d’autres. Et attendant, ces deux propriétés des quartiers huppés du Cap et le bateau de 67 mètres amarré dans la ville côtière seront très prochainement mis aux enchères.
La rédaction
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