Saison pluvieuse dans le Passoré : Les déplacés internes de Tema Bokin inquiets

Saison pluvieuse dans le Passoré : Les déplacés internes de Tema Bokin inquiets

La saison pluvieuse s’annonce. Une bonne nouvelle pour les paysans qui déblaient leurs champs en attendant que dame nature ouvre ses vannes. Une nouvelle qui inquiète certaines personnes notamment les déplacés internes. La province du Bam a déjà enregistré ses premières victimes avec la forte pluie intervenue dans la nuit du 5 juin 2020 qui a fait plus de 20 blessés du côté des déplacés internes. Qu’en est-il de ceux de Tema Bokin ? Ils sont inquiets même s’ils n’ont pas encore enregistré leurs premières averses. Nous nous sommes rendus dans l’un des sites le mardi 9 juin 2020. Constat !

 

La commune rurale de Tema Bokin dans la province du Passoré enregistre  plus de 1 000 déplacés internes venus pour la plupart de Bourzanga à en croire le 1er adjoint au maire, Mikaëlou Ba. Le site le plus proche se situe à moins de deux kilomètres de ladite commune. Sur place, on y trouve un terrain de près d’un hectare aménagé. Quelques huttes sont érigées sur les lieux de façon distante. Les femmes sont occupées dans leurs travaux ménagers et les enfants se donnent à cœur joie à sillonner les alentours de la concession. Un seul homme présent à notre arrivée, nous a expliqué plus tard que les autres s’étaient rendus à un baptême dans un village voisin. «Nous avons peur avec la saison pluvieuse qui s’annonce. Voyez vous-même l’état de nos maisons», déclare Idrissa Dicko. Il avoue que dès que le ciel se fait menaçant, ils ne sont pas du tout contents parce qu’ils ne savent pas ce qui peut se produire au cours de la pluie ou après la pluie. Il ajoute que chaque jour, les hommes se donnent comme principale activité à revoir leurs abris et à réparer quelques brèches dans le souci de parer à d’éventuels désagréments. «Ce qui fait plus peur c’est le fait que la plupart des fortes pluies viennent au cours de la nuit ou à l’aube», s’inquiète-t-il. Dans la même veine, il précise qu’en plus de cette inquiétude, ils n’arrivent pas à trouver du pâturage pour leurs troupeaux. «On peine à trouver de la nourriture pour le bétail et dans la commune de Tema Bokin il n’y a pas les types d’arbres que nos troupeaux ont besoin», regrette Idrissa Dicko.

Il confie que le site dans lequel ils vivent est boueux et inondable et c’est la première pluie  intervenue dans la nuit du mardi 9 juin qui a révélé la faille. «Comme il n’y a pas de pâturage dans cette commune pour nos bétails on était obligé de les confier à d’autres personnes pour s’en occuper et c’est très difficile pour nous de nous séparer de nos troupeaux», a souligné M.Dicko. Sur la relation qu’entretiennent les pensionnaires du site avec les habitants de la commune, Idrissa Dicko la juge bonne, très bonne même à son avis puisqu’ils reçoivent des dons de la part de ces derniers qui viennent souvent à leur secours  en cas de détresse.

 «Depuis que nous sommes installés dans ce site, il y a près de 6 mois, les autorités communales viennent régulièrement nous rendre visite», a-t-il dit. Par ailleurs, il a demandé au nom des résidents du site que les autorités leur viennent en aide. Pour l’adjoint du bourgmestre, une demande d’aide a déjà été adressée aux plus hautes autorités du pays en faveur des déplacés. «Nous sommes toujours en attente de réponse et le temps presse parce que ces déplacés n’ont pas d’abris en tant que tel. Ils vivent sous des tentes ou dans des huttes et nous savons que ces abris ne peuvent pas résister aux caprices de la nature», note M. Ba. Toutefois, il a promis que des actions seront menées pour parer à toute éventualité.

Omar SALIA

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