SAMAE :  «Alpha Barry flottait dans ses habits d’ou la scission de son ministère» Doye Taba

SAMAE : «Alpha Barry flottait dans ses habits d’ou la scission de son ministère» Doye Taba

Le Syndicat autonome des agents du Ministère des affaires étrangères (SAMAE) a animé un point de presse, ce mercredi 28 février 2018, à Ouagadougou. Cette rencontre a été voulue par le syndicat, afin de relever les maux minant le bon fonctionnement du département d’Alpha Barry. Selon le premier vice-secrétaire général du SAMAE, Doye Taba, la récente scission en deux, qu’a connue le ministère est consécutive aux dysfonctionnements de la gestion du chef du département de la diplomatie. Le SAMAE a attiré l’attention des autorités sur le fait que la diplomatie burkinabè a tout simplement mal à Alpha Barry.

Par sa conférence de presse, le Syndicat autonome des agents du Ministère des affaires étrangères (SAMAE) a porté à la connaissance de l’opinion publique, sa lecture de la situation qui prévaut actuellement, au sein du département en charge des affaires étrangères.

Le premier point relevé par le syndicat était relatif à un dysfonctionnement sans précédent du département en charge de la diplomatie burkinabè. Selon le syndicat, à cette situation a été trouvée comme remède, la scission du ministère. «Le SAMAE regrette cette nouvelle configuration du ministère et se pose des questions légitimes, au regard des inquiétudes que suscite l’opérationnalisation des deux départements qui ont pour dénominateur commun, la mise en œuvre de la politique étrangère du Burkina», a déclaré le premier vice-secrétaire général du SAMAE, Doye Taba. Et ce, d’autant plus que c’est une expérience qui n’est pas nouvelle dans notre pays, puisqu’en 2001, il a existé un ministère chargé de l’intégration qui n’a duré que 14 mois. Des dires du SAMAE, depuis la prise de fonction du ministre Barry en 2016, la démagogie, la ruse et les manipulations sont devenues monnaie courante. «Tout ceci n’est rien face à la légèreté et à l’amateurisme dont il fait preuve en matière de management et de gestion des affaires publiques». Le syndicat en veut pour preuve, l’accord conclu avec Coris Holding qui a été décrié et la nomination avorté de l’ambassadeur du Burkina en Ethiopie. «Sans jamais s’assumer, Alpha Barry a toujours rejeté les erreurs sur les techniciens qu’il a toujours méprisés et ignorés», ont ajouté les conférenciers. Ils ont également souligné le fait que depuis bientôt 6 mois, le ministère n’a pas de secrétaire général.

En deuxième point, le SAMAE a souligné la confusion des rôles, doublée de la violation grave des libertés syndicales. A en croire le syndicat, sous le magistère de M. Barry, il y a une confusion criante des rôles entre le secrétariat  général et le cabinet du ministre. Toute chose amenant le SAMAE à se convaincre que Alpha Barry a décidé d’ériger son directeur de cabinet en un super Secrétaire général afin de réduire les fronts de contradiction face à sa gestion aventuriste, au mépris des textes, règles et principes de la diplomatie et de l’administration publique. C’est dans ce registre que les conférenciers ont rangé le récent comportement du directeur de cabinet, Oumarou Soro qui, selon eux, s’est opposé à la prise de service d’un agent affecté au cabinet, sous le prétexte qu’il est syndicaliste.

Le dernier point a concerné la non application du protocole d’accord conclu entre le SAMAE et le gouvernement en juin 2017. En rappel, suite à la lutte engagée par le SAMAE, un protocole d’accord a été signé, le jeudi 29 juin 2017, avec le gouvernement. «Ce protocole d’accord bipartite fixe un cadre général de dialogue et il y est clairement indiqué la prise de dispositions idoines pour l’opérationnalisation de son contenu, au plus tard le 30 septembre 2017», foi de Doye Taba. Il a expliqué que son syndicat a constaté que les termes de cet accord ne sont pas respectés par l’autorité et il a noté le dilatoire qui est entretenu. «Pire, ses préoccupations sont toujours renvoyées aux calendes grecques ou tout simplement, sacrifiées sur l’autel de la situation actuelle du ministère», a poursuivi le premier vice-secrétaire général.

Face à un si sombre tableau, qui ne donne aucun espoir aux diplomates et au peuple burkinabè, d’attendre de sa diplomatie de meilleurs résultats, le SAMAE faisant le constat d’une bérézina, a attiré l’attention des autorités sur le fait que la diplomatie burkinabè a tout simplement mal à Alpha Barry.

Au regard des manœuvres tendant à caporaliser l’administration des affaires étrangères, le SAMAE exige :

le pourvoi sans délai aux postes faisant l’objet d’intérim, aussi bien à la centrale qu’en ambassades ;

la mise en œuvre intégrale et immédiate du protocole d’accord signé le 29 juin 2017 ;

le respect, sous toutes leurs formes, des libertés syndicales au ministère ;

le respect de l’orthodoxie administrative.

«En cas de non respect de ces exigences dans les meilleurs délais, l’administration sera tenue pour seul responsable de la dégradation éventuelle du climat social et se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux, en vue de leur satisfaction pleine et entière», a conclu le premier vice-secrétaire général du syndicat.

Aline Ariane BAMOUNI

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