Sanctions contre des cadres du PDCI : Quel impact sur les municipales du 13 octobre ?

Sanctions contre des cadres du PDCI : Quel impact sur les municipales du 13 octobre ?

La digestion de la trahison a du mal à passer du côté de Henri Konan Bédié. Un conseil de discipline du PDCI a été réuni et a effet pris des sanctions, depuis le 6 octobre 2018, contre le ministre de l’équipement, Amédé Kouakou, le ministre des sports, Paulin Danho et le secrétaire d’Etat aux PME, Félix Anoblé, sont exclus des instances du PDCI, ainsi que 14 autres cadres du parti. Il leur est reproché leur proximité ou leur adhésion au RHDP, le parti unifié.

Eh oui ! Le «vieux crocodile» de la mare politique ivoirienne est bien décidé à en découdre avec les «agents doubles» de son parti. Que Alassane Dramane Ouattara lui joue des tours, cela passe. Mais que ses propres partisans osent retourner leur veste relève de l’intolérable de l’homme politique qui le fait bien savoir.

Du reste, peut-on lui en vouloir ? Il est quelque malhonnête (même si en politique cela ne veut absolument rien dire) d’être le fils de l’eau et de vouloir dîner avec le feu. C’est une contradiction qui emporte logiquement la sanction prise par le Conseil de discipline, notamment une exclusion temporaire en attendant un probable déguerpissement lors du prochain congrès du PDCI.

L’idée du patron du parti est sans doute que c’est probable que les mis en cause vont battre une campagne sournoise contre la formation politique ils sont censés appartenir. Mais les mettre dehors n’exacerberait-il pas la brèche dans la carlingue ? Divo, Attécoubé et San Pedro se retrouvent ainsi sans candidats du PDCI. Comment colmater ce manque à gagner ? Peut-être que Henri Konan Bédié ne cherche plus à rattraper grand-chose, mais plutôt à limiter la liste de ses «brebis» qui foncent tête baissée vers l’abreuvoir du RDHDP parti unifié.

Du reste, ces municipales offrent une occasion au  PDCI de tester sa popularité. De savoir quelle est réellement sa force de frappe. De peser l’envergure de la saignée du RDR dans ses rangs, de mettre définitivement un visage sur toutes ces silhouettes qu’ils soupçonnent de pagayer durement pour Alassane Ouattara en mettant l’écume du chavirement sur le bateau PDCI.

A l’issue de ces municipales, même si ce n’est pas une bonne unité de mesure de la portance nationale d’un parti politique, le PDCI pourra néanmoins avoir une idée du combat  qu’il doit mener pour se préparer en conséquence pour la prochaine échéance, sans doute la plus importante, la présidentielle.

Ahmed BAMBARA

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