Le 5e congrès de la Société burkinabè de santé mentale a ouvert ses portes, le mardi 27 mars 2018, à Ouagadougou. Les assises qui se tiendront du 27 au 30 mars, permettront aux congressistes venus du Gabon, du Mali, du Niger, de la République démocratique du Congo, du Sénégal, du Togo et bien entendu, du Burkina, de réfléchir sur le thème : «Epidémiologies psychiatriques : quels impacts sur la planification sanitaire et sociale ?»
Née il y a 11 ans, la Société burkinabè de santé mentale (SOBUSAM) tient son 5e congrès qui connaît la participation d’éminents experts de la santé mentale, tel le président de la société africaine de santé mentale, le Pr Samuel Mampunza, originaire de la République démocratique du Congo.
«Le thème du présent congrès appelle à l’examen de questions se rapportant aux différentes facettes de l’épidémiologie psychiatrique, en vue de dégager ses implications dans la planification sanitaire et sociale», a expliqué le président de la SOBUSAM, Pr Arouna Ouédraogo, qui a précisé que 40% des Burkinabè sont confrontés à un moment ou un autre de leur vie, à une maladie mentale, mais qui ne l’empêche pas de vivre avec les autres ou de travailler. Il s’est dit persuadé qu’à travers le choix de ce thème, la société est persuadée que la santé, en tant qu’enjeu de politique publique, ne saurait se concevoir sans santé mentale et que la santé mentale ne saurait être garantie pour tous, sans maîtriser les données factuelles qui s’y rapportent. De ce fait, la SOBUSAM souhaite donc, apporter sa modeste contribution aux pouvoirs publics dans leur démarche planificatrice, en mettant à leur disposition les données probantes les plus récentes de la recherche en matière de fréquence des troubles mentaux, ainsi que leur facteur de risque. Pour le Pr Arouna Ouédraogo, le ministre de la santé, Pr Nicolas Méda, en acceptant de patronner un tel congrès, a témoigné ainsi, tout l’intérêt qu’il convient d’accorder à toutes les composantes de la santé.
Le Pr Nicolas Méda a rappelé que dans le contexte africain, recourir prioritairement en cas de besoin aux compétences d’un psychiatre ou d’un psychologue, ne fait pas partie hélas des bons reflexes de la plupart des concitoyens. «Il n’est pas étonnant de constater que bon nombre de malades se présentent dans les services spécialisés qu’après un long et épuisant parcours sur des chemins thérapeutiques inappropriés ; ce qui constitue déjà un grand handicap dans le repérage des malades et des troubles mentaux par les spécialistes». Pour espérer lever toutes les barrières et mauvaises croyances qui entourent les maladies mentales, il faut une synergie d’action de tous les acteurs.
«Je puis vous assurer ici, que le gouvernement du Burkina poursuivra ses investissements, en vue d’apporter des réponses aux contraintes de ressources humaines, d’infrastructures et d’équipements limitant le rendement de votre art, au profit de tous les Burkinabè», a assuré le Pr Méda. Toutefois, il a précisé que pour y arriver, il faut au préalable, cerner avec précision l’ampleur des maladies mentales dans notre pays, à travers l’élaboration de données statistiques fiables sur la santé mentale. Et c’est ce qu’offre le présent congrès, à savoir faire un diagnostic complet de la santé mentale au Burkina, mais aussi, dans les autres pays du continent et ailleurs.
Aline Ariane BAMOUNI
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