Santé : Le SYNTSHA maintient sa grève

Santé : Le SYNTSHA maintient sa grève

Le bureau national du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) a animé un point de presse, le lundi 29 janvier 2018, à la Bourse du travail de Ouagadougou.  Il s’est agi pour le syndicat d’informer les hommes des médias de son intention d’aller en grève le 31 janvier 2018, pour l’arrêt des tracasseries diverses contre les travailleurs de la santé humaine et animale, l’annulation pure et simple du procès engagé pour fait de grève contre leur camarade, Nonguézanga Kaboré, le respect du protocole d’accord gouvernement-SYNTSHA, du 13 mars 2017.

La conférence de presse, animée par le bureau national du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) dans la matinée du lundi 29 janvier 2018, à la Bourse du travail de Ouagadougou, vise à donner plus d’informations aux hommes des médias sur les préoccupations qui sont au centre du mot d’ordre de grève du 31 janvier prochain. Selon le Secrétaire général (SG) du SYNTSHA, Pissyamba Ouédraogo, cette grève est relative au procès pour fait de grève contre leur camarade Nonguézanga Kaboré et aussi, à l’état de mise en œuvre du protocole d’accord du gouvernements-SYNTSHA du 13 mars 2017.Sur le procès contre Nonguézanga Kaboré pour fait de grève, le SYNTSHA dit regretté que le pouvoir le contraigne à revenir sur cet évènement douloureux qu’est le décès de cette malade en 2012, au CMA de Séguénéga.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, le SG a fait un bref rappel des faits qui ont conduit au décès de cette malade. Il explique que dans les faits qui se sont passés dans la nuit du 16 au 17 décembre 2012, le camarade Kaboré était en grève et n’était donc, pas sur le lieu du service. Par contre, il y avait des travailleurs, y compris un médecin, qui ont reçu la malade. Ce sont ces derniers qui ont appelé les camarades grévistes pour leur dire de venir, parce qu’ils pensaient pouvoir l’opérer. Bien qu’étant en grève, les camarades ont sur la base de ce qu’ils ont entendu au téléphone recommandés que la malade soit évacuée au CHR de Ouahigouya, parce que son cas n’avait jamais été opéré à Séguénéga. La dame en question a été reçue vers 1 heure du matin et serait  décédée vers 6 heures du matin. Pour lui, en moins d’une heure, la dame aurait pu être évacuée, car le trajet Ouahigouya-Séguénéga est d’environ 60 km, si voire moins. Et l’exigence de l’évacuation était liée au plateau technique qu’il y a au CMA de Séguénéga. De ce point de vue, le SYNTSHA dit ne pas comprendre que s’il y a eu défaillance dans la prise en charge, pourquoi c’est leur camarade qui est poursuivi, d’autant plus qu’il n’était pas sur les lieux. Il soutient que le syndicat n’a jamais dit que les agents de santé n’étaient pas des justiciables, mais se demande comment dans une telle situation, on puisse poursuivre celui qui est en grève et celui-là même qui a travaillé jusqu’à ce qu’il y ait décès ne soit  pas poursuivi. Pire, il n’intervient même pas dans le dossier. A en croire le SG du SYNTSHA, Pissyamba Ouédraogo, leur lutte n’est pas pour remettre en question l’indépendance de la justice, mais dans ce cas-ci, il n’y a pas de motif de procès.Après l’annulation le 29 avril 2013, de la révocation, tout était fini, mais le syndicat dit ne pas comprendre pourquoi ce dossier refait surface. «Nous on considère que c’est un acharnement et c’est d’autant plus vrai que les autorités politiques ont menti pour dire que c’est la famille qui avait porté plainte, ce qui n’est pas vrai», a-t-il lancé. Selon les dires du SG, le motif de ce procès est de disperser les rangs et participe de façon manifeste, à l’acharnement du pouvoir contre le syndicat, dans le but de démobiliser les travailleurs de la santé humaine et animale. «Ce procès intervient, au moment où les travailleurs de la santé humaine et animale sont préoccupés par des blocages qui, sans solutions urgentes, menacent l’avenir même du protocole d’accord gouvernement-SYNTSHA, du 13 mars 2017», a-t-il laissé entendre.

Le SYNTSHA en grève, le 31 janvier

Au regard de ce qui précède donc, le SYNTSHA a décidé de déposer un préavis pour une grève d’avertissement de 24 heures, prévue pour le mercredi 31 janvier 2018, de 00 heures à 24 heures. Il entend exiger à cette occasion, l’arrêt des tracasseries diverses contre les travailleurs de la santé humaine et animale, notamment pour leur appartenance syndicale, l’annulation pure et simple du procès inique engagé pour fait de grève contre le camarade  Nonguézanga Kaboré, le respect du libre exercice des libertés démocratiques et syndicales, le droit de grève, en particulier, le respect du protocole d’accord gouvernement-SYNTSHA, du 13 mars 2017. Le syndicat a tenu à réaffirmer que cette lutte vise, à en croire le SG du SYNTSHA, à apporter la contribution du syndicat à la défense et à l’élargissement des libertés démocratiques et syndicales, d’une part et d’autre part, à l’amélioration de la qualité des soins, à travers l’application conséquente du protocole d’accord. Le SYNTSHA a exhorté les travailleurs de la santé humaine et animale à se mobiliser, à ne pas céder aux actes de provocation et d’intimidation pour faire de cette lutte, un succès. Par ailleurs, il tiendra le gouvernement pour seul responsable de la détérioration du climat social dans le secteur de la santé humaine et animale, s’il persistait dans cette attitude de mépris à l’encontre des travailleurs de la santé humaine et animale.

Pelagie OUEDRAOGO

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