Scrutin d’hier en Guinée : Plébiscite ou sanction du 3e mandat ?

Scrutin d’hier en Guinée : Plébiscite ou sanction du 3e mandat ?

Exit les oiseaux de mauvais augures ! N’en déplaise aux Guinologues, appellation réservée de tout poil qui prédisaient le cataclysme, le fait que le scrutin du 18 octobre en Guinée se soit déroulé de façon pacifique est en soi une réussite. Reste la suite.

«Les élections du 18 octobre auront lieu sans problème», n’avait eu de cesse de marteler le président-sortant et à part la saute d’humeur de la soldatesque de la caserne de Kindia, ou la tentative de saboter le scrutin, les versions varient, mouvement qui s’est soldé en échec, mis à l’écart cet évènement gravissime, survenu du reste la veille du vote, c’est un jour tranquille en Guinée que ce 18 octobre, où on a noté aucun prurit violent. Boké, Kankan, N’Zerekoré … 5,5 millions que constitue le corps électoral ont pris d’assaut à compte-gouttes, selon les localités y compris à Conakry, les bureaux de vote, jusqu’à leur fermeture à 18h 30 GMT hier (lire le constat de notre envoyé spécial).

L’apocalypse Now n’a pas eu lieu et il faut s’en féliciter, même si les dépouillements qui ont débuté immédiatement à la lumière des lampes-torches et lampes-tempêtes et sous les regards des délégués des partis politiques, et des millions de portables qui rendent compte des résultats en instantané, bureaux de vote par bureau de vote, même si donc ces dépouillements pourraient être le casus belli d’une crise post-électorale.

D’abord, il y a la tambouille constatable sur les PV de dépouillements  ou plutôt sur leur large diffusion: alors que les délégués des formations politiques veulent des copies de ces PV, question de les confronter avec ceux (originaux) qu’on acheminera vers les CEPI, CECI, et la centralisation à la CENI, les présidents de bureaux refusent. Pourquoi ?

Le bourrage des urnes, fraudes grotesques s’il en est, ne sont plus de mise, c’est souvent lors du transfert des PV que les changements s’opèrent et que les électeurs sont floués de leur choix.

Ceci étant, 2 leçons sont attendues de cet exercice politique en Guinée :

1) Les électeurs vont-ils plébiscité ou sanctionné ce 3e mandat de Condé ? Si après dépouillement, les urnes donnent la majorité à Alpha Condé, ce serait une réponse qu’en dépit du ramdam sur ce 3e bail, négocié avec contorsions et arguments spéciaux, les Guinéens préfèrent la continuité, à la rupture avec Cellou Dalein Diallo. Déréchef, le taux d’abstention sera aussi examiné à la loupe et aux binocles, car si de nombreux électeurs sont restés chez eux, mais qu’Alpha Condé a gagné tout de même, ce sera un président dont la légitimité sera discutable.

Ce 1er scénario d’un Alpha gagnant est aussi gros d’une contestation de Cellou, et donc d’une possible crise post-électorale pour ne pas dire plus tant, on sent le président de l’UFDG, redoutant cette perspective et se préparant à faire descendre ses «sections cailloux» dans les rues.

2) Alpha Condé est déclaré perdant, et Cellou qui est déclaré vainqueur, scénario peu probable, et même Cellou in petto n’y croit guère.

A dire vrai, seul le 1er scénario semble tenir la route, et il faut craindre que les forces de l’ordre guinéennes qui tirent à balles réelles ne fassent usage de leurs armes contre ces fameuses «sections cailloux». La Guinée depuis hier 18h 30 est en apnée, et nul ne sait sur quels lendemains, les populations vont se réveiller après les dépouillements, tant les 2 candidats croient à la victoire, chacun en ce qui le concerne, et sachant que c’est la «dernière balle du chasseur», pour les 2 challengers, Condé a 82 hivernages, Cellou 68 ans, (3e tentative), chacun d’eux, menant le dernier combat n’entend pas mordre la poussière. Pourvu qu’ils sachent raison garder pour ne pas brûler la Guinée .

La REDACTION

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