Second coup d’Etat du colonel Assimi Goïta au Mali : Maliens, prenez l’exemple du Burkina en 2015

Second coup d’Etat du colonel Assimi Goïta au Mali : Maliens, prenez l’exemple du Burkina en 2015

Le colonel Assimi Goïta est entré en l’espace de 9 mois petitement dans l’Histoire du Mali, quoique bruyamment par le fusil, et peut-être avec des arguments qui pourraient être valables, c’est un petit record qui interpelle les Maliens. Goodluck et sa délégation peuvent-ils faire quelque chose au Mali ? Quelle potion apporte la cavalerie de la CEDEAO à Bamako ? Ces émissaires de la CEDEAO vont-ils encore à Bamako anoner les mêmes propos convenus genre «Nous exigeons le retour à une vie constitutionnelle normale … La transition doit se poursuivre, rétablissement du président et du premier ministre dans leurs fonctions … Et tuti quanti…» ?

L’organisation n’a ni pu empêcher le putsch du 18 août 2020, dont les signes avant-coureurs étaient visibles comme un nez creux sur un visage propre, ni imposer une transition civile, tout juste un attelage bicéphale et bancale, civilo-militaire, mais plus militaire qui cornaque le pays depuis septembre dernier. C’est aux Maliens à présent selon certains de régler ce genre de problèmes. Les sanctions de la CEDEAO ? C’est le peuple qui trinquera celle contre les dirigeants ? On fini toujours par lâcher du lest

Ce 24 mai 2021, suite à un remaniement ministériel les titulaires de la Défense et celui de la Sécurité, des colonels ont été congédiés, le président de la transition Bah N’Dao et son premier ministre Moctar Ouane, ont payé cash, ce crime de lèse–putschiste, ils ont été emmenés de force au camp militaire Kati, puis hier sur le coup de 12 h 30, ont été mis «hors de leurs prérogatives», autrement dit limogés par le vice-président de la Transition, le véritable homme fort du Mali, Assimi Goïta.

En apparence, ce sont les raisons de ce coup d’Etat, sauf que les 2 officiers Modibo Koné et Sadio Camara renvoyés, ex-putschistes et compagnons de Goïta sont pro-Russes, formés au bord de la mer noire, alors que les généraux Mamdou Lamine Ballo et Souleymane Doucouré qui ont pris leurs places sont francophiles. Goïta fulmine car ces 2 collègues ont été remplacés par le premier ministre Ouane sans le consulter lui-même, alors qu’ils se sont entendus sur une liste bien arrêtée. Si c’est vrai, le premier ministre aurait péché par excès régalien. Est-ce à dire que Russes et Français se battent au Mali via les officiers de l’armée ? On sait que les «Popov» ont pris pied en Afrique du Sud, en Egypte, en République centrafricaine, mais pas trop au Sahel. Le Mali serait-il la porte d’entrée des Russes au Sahel ? Qu’en pense la France dont le Mali reste son ex-précarré et où plus de 5 000 soldats français bataillent dans l’OPEX Barkhane contre le terrorisme ?

Retour à la situation ante, c’est-à-dire au 18 août 2020, même si le putschiste impénitent qu’est devenu Assimi Goïta, promet d’hypothétiques «élections courant 2022».

La transition malienne n’a jamais été autre chose que le prolongement du pouvoir des tombeurs d’IBK. Goodluck Jonathan et ses compagnons devront retourner chez eux et laisser les Maliens régler cette affaire domestique.  On ne peut pas aider un peuple contre son gré. Comment peut-on comprendre qu’avec un Mali cerné par les terroristes, un pays en partition de fait qui a perdu le Nord, lutte pour conserver le centre, comment un Mali dans cet état peut se permettre de telles turpitudes se ramenant à des questions de tube digestif, puisque c’est le casus belli se ramène au départ des 2 frères d’armes putschistes les colonels … auxquels à ajouter sans pince-rire l’incapacité des 2 proscrits civils à juguler l’interminable débrayage de l’UNTM, dixit Goïta. Comme si lui-même en tant que vice-président n’est pas concerné dans la résolution de cette grève des travailleurs maliens ! Seuls sont coupables d’incompétence Bah N’Daw et Moctar Ouane, l’Exécutif civil. Lui, le militaire est exempt, un peu fort de café tout de même.

A quelques petits détails de près, ce qui se passe au camp de Kati ressemble mutatis mutandis à ce qui s’est déroulé à Kosyam le 16 septembre 2015 : Séquestration du président de la Transition, Michel Kafando et de son premier ministre Yacouba Isaac Zida, puis coup d’Etat entériné et assumé par le général Gilbert Diendéré.

Clairon de la CEDEAO à Ouaga avec Boni Yayi, Macky Sall, Kadré Désiré Ouédraogo, une CEDEAO qui a voulu qu’on accepte le coup d’Etat. Refus catégorique du peuple burkinabè, qui paralysa le pays par la désobéissance civile, l’occupation des rues en ville comme en provinces, et début de marches des autres garnisons militaires sur la capitale pour faire barrage au Régiment de la sécurité présidentielle (RSP), la matrice des putschistes au Burkina-Faso ces 30 dernières années. Et surtout un Non à la CEDEAO.

Maliens, personne ne viendra choisir vos dirigeants à votre place ! Personne ne viendra vous dire que 19 millions de personnes ne doivent pas être otages de quelques milliers de militaires fussent-ils des éléments spéciaux de Kati ! Leurs armes c’est avec quoi, on les paye ? Mais avec vos impôts et taxes pardi ! L’avenir du Mali ne peut être vendangé sur l’autel des ambitions et égos des militaires putschistes ou encore de puissances étrangères ! Cette catégorisation de soldats formés au pays de poutine, et ceux en France ne veut rien dire d’ailleurs chez le Malien Tartempion qui est plutôt préoccupé par son quotidien auquel il veut de l’amélioration. Encore qu’ici ces militaires sont toujours à la baguette de cette Transition. La preuve par ce coup de force !

Il est grand temps que les 19 millions de Malines disent Basta aux putschistes de Kati, car ce ne sont pas tous les soldats qui sont concernés. L’armée, c’est la caserne, c’est la défense de l’intégrité territoriale. Et il y a du boulot actuellement avec le terrorisme ! C’est d’ailleurs, en renvoyant ces soldats dans leurs QG que les Maliens pourront mieux ancrer la démocratie, qui fout le camp chaque jour dans ce pays, insécurisé comme pas possible. En cultivant l’indolence, les petits calculs politiques d’arrière-boutique et en subissant le diktat ceux qu’on appelle pudiquement la Communauté internationale pour ne pas dire, ceux qui souvent soufflent le chaud et le froid, selon qu’ils ont intérêt ou pas, on perpétuera toujours le mythe de l’armée comme l’ultime recours en cas de crise politique. Ce qui est archi-faux, car lorsque les prétoriens envahissent l’arène politique, ils ne veulent plus en partir. Pour le malheur de bien de pays africains ! En attendant les citoyens ne savent plus sur quels lendemains, ils se réveilleront, tant les incertitudes s’amoncellent au-dessus du Mali .

La REDACTION

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