Second tour présidentielle au Mali : «Soumi» n’ira plus féliciter IBK à Sébénikoro !

Second tour présidentielle au Mali : «Soumi» n’ira plus féliciter IBK à Sébénikoro !

Soit le taux de participation au 1er tour était une prouesse, surtout dans des régions crisées telles Tombouctou (56%), Gao (63%) ou Kidal avec un pic de 89% contre 45% en 2013. Mais à ce second round, les Maliens sont restés terrés chez eux par peur ou ras-le-bolisés par une classe politique, la même, incapable de  sortir le Mali de l’ornière. Soit le duel de cet ultime tour du 12 août a opposé deux hommes issus du même moule (ADEMA), et qui ne s’aiment guère. Malheureusement pour de nombreux Maliens abstentionnistes, IBK-Soumi c’est kif-kif bourricot, même si à l’évidence, selon les chiffres non encore officiels qui tombent au compte-goutte, c’est le président sortant qui devrait rester le locataire du palais de Koulouba pour les cinq prochaines années.

En tout cas, le champion de l’URD le subodore déjà, et accentue la pression pour dénoncer davantage les fraudes massives, dont le camp IBK se serait rendu coupable. «D’ores et déjà nous rejetons les résultats… j’en appelle à tous les Maliens à se lever… nous n’accepterons pas la dictature de la fraude», a-t-il martelé, du haut du balcon du siège du parti. On l’aura compris, pour ce face-à-face, version 2013, Soumaïla Cissé, non seulement ne compte peut-être pas saisir la justice, il ne décrochera pas son téléphone pour féliciter le plus que plausible vainqueur, et surtout il n’ira pas au quartier Sébénikoro, au domicile d’IBK pour le féliciter.

Convaincu qu’il est le véritable vainqueur de ce scrutin, si le logiciel de compilation de son équipe n’avait pas été «attaqué», et surtout persuadé, que son rival a fraudé jusqu’à la caricature, «Soumi», veut jeter les urdistes dans la rue pour réclamer la victoire. On convient qu’il y a fraudes, mais, est-ce à même pour expliquer le grand écart du 1er tour ? Ets-ce la solution de lâcher ses ouailles dans les rues ?

On n’aurait pas affleuré la chair de poule si Soumaïla Cissé n’avait ajouté «la responsabilité de ce qui va arriver dans le pays est dans le camp du président de la République».

Qu’est-ce qui va arriver au Mali, si IBK est déclaré vainqueur, jeudi ou vendredi ? Les propos de Cissé ne sont pas sans son «Moi ou le chaos», manchette de l’hebdomadaire Jeune Afrique du 24 juin 2018, qui est le titre d’une interview que l’intéressé a accordée à l’hebdo, du Bis rue d’Auteuil, propos, qu’il a d’ailleurs démenti dans la parution suivante du même JA. Mais ce qu’il a lâché hier est pratiquement du même tonneau que le «Moi ou le chaos». L’affable «Soumi» aurait-il choisi la boxe, plutôt que le box pour régler, ces inéluctables contestations postélectorales ? On espère seulement que c’est sous le coup de la colère que cette surenchère verbale a été lâchée, sinon si en plus du terrorisme rampant, les politiques donc les Maliens devaient «se rentrer dedans», ce serait la totale !

Sam Chris

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