Semaine du silence, 100 jours de deuil au Rwanda : 30 ans après, le devoir mémoriel reste sacré

Semaine du silence, 100 jours de deuil au Rwanda : 30 ans après, le devoir mémoriel reste sacré

 Après le premier jour de commémoration du 30e anniversaire du génocide rwandais ce 7 avril, au stade BK Arena, devant la flamme du souvenir et la marche pour la mémoire, hier 8 avril 2024, le président Paul Kagamé a tenu une conférence de presse au cours de laquelle, il a encore longuement parlé de cette tragédie qui est en partie le fondement et le ciment de l’actuel Rwanda, mais qui reste le sujet sensible, sinon tabou, du moins, pour tout narratif révisionniste. Après les flonflons du 7 avril, avec plusieurs chefs d’Etat, place aux actes mémoriaux.

Lors de sa conférence de presse, qui ouvre le 2e jour de cette commémoration, avec l’ouverture de 100 jours de deuil. Avant cela, ce sera une semaine de deuil ou de «silence» pour se remémorer cette tragédie, se retrouver en famille, se recueillir sur les plus de 200 mémoriaux du pays où ont été ensevelis les milliers de suppliciés de cette année funeste de 1994 au Rwanda. Tradition certes, mais qui prend un symbolisme particulier avec ces 30 ans après le génocide, une génération est déjà née.

Dans son propos, le maître du Rwanda, ou celui que nous appelons le Bonaparte de 1994, a donc évoqué ce souvenir et ce qu’est devenu le pays des Mille collines, mais aussi des mille fosses communes.

Et qui plus que Paul Kagamé peut parler de ce génocide, donner des leçons à cette Communauté internationale, qui se pique souvent de mettre en avant le progrès du Rwanda en matière de développement tout en flétrissant ses infirmités dans les droits de l’homme ?

Des griefs qui laissent de marbre l’homme mince d’Urugwiro village, une communauté internationale qui a d’ailleurs «abandonné le Rwanda» selon Kagamé mais lorsque la même communauté veut parler du génocide, alors là, Kagamé se dresse, et la moutarde lui monte au nez, surtout selon lui, si l’on veut tordre le cou à cette tragédie.

Les 100 jours de deuil, sont encore un marqueur pour que les rescapés, les bourreaux, ceux qui ont soldé les comptes via les gacaca, ces tribunaux populaires, tous ces Rwandais doivent dans une communion d’esprit, rendre hommage à ces milliers de victimes qui auront permis au Rwanda d’avoir une telle trajectoire.

Et sur le plan bon en avant, le Rwanda est un exemple : bonne gouvernance, climat des affaires rassurant, présence d’entreprises internationales, sécurité, moins de pollution…

Certains vont jusqu’à dire que le génocide aura permis aux Rwandais d’être très unis paradoxalement grâce à Kagamé, qui a su faire taire toutes les divergences ethniques, raciales, et revanchardes pour se consacrer à la construction du pays. Ces 100 jours consacrés à la mémoire du million de Rwandais tués entrent dans cette catharsis.

La REDACTION

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