C’est une injonction sans ambages à l’image de l’enjeu du problème soulevé, qu’ont fait une dizaine d’organisations de la société civile au président Macky Sall : par un épistolaire, ces contre-pouvoirs demandent au chef de l’Etat de couper court à la polémique en renonçant clairement à un 3e mandat». La correspondance est claire : Macky Sall doit se prononcer publiquement sur ce nouveau mandat.
Une lettre intitulée : Initiative «la paix vaut mieux que le 3e mandat» laquelle se veut selon les initiateurs comme un carillon d’alerte pour dire à Macky Sall : attention, il est temps de dire si vous êtes pris par une 3e tentation de l’Avenue Senghor (siège de la présidence) ou non !
Un clairon sonné par le fait que pour beaucoup de Sénégalais, Macky Sall cultive toujours l’ambigüité par rapport à cette question cruciale. Une posture qui s’expliquerait du fait que Macky Sall avait promis qu’après les législatives et la nomination d’un premier ministre, il dira s’il est partant ou pas !
A l’évidence, la patience ou le jeu de la montre dont semble se prévaloir Macky Sall, le M23 à l’origine de cette lettre n’y a pas pris goût. Et même ce silence assourdissant de Macky Sall paraît bizarre et incompréhensible au niveau du M23, mouvement dans lequel, l’actuel président a adhéré, il y a 11 ans, et qui avait permis de faire pièces aux velléités de 3e mandat du «Gorgui» avec son le quart-bloquant.
Comment expliquer que l’opposant qu’il était soit contre les 3es mandats à l’époque et mette les nerfs de ses compatriotes à vif en prenant un temps fou pour se prononcer sur la même question aujourd’hui ?
En tout cas, pour le coordonnateur du Mouvement «y en a marre », membre du M23, Aliou Sané, plus vite Macky Sall clarifiera sa position, mieux cela vaudra pour tous, car «pour que le Sénégal puisse rester dans la stabilité, il faut qu’il le dise … chacun connaissant les affres liées à un forcing du 3e mandat». La menace est à peine voilée.
A 16 mois de la présidentielle, qu’est-ce qui retient Macky Sall de le faire ? Il a 2 fidèles, l’un à l’Assemblée nationale, l’autre comme Premier ministre, qu’est-ce qui l’empêche de le dire, d’autant que s’il craignait qu’en se prononçant trop tôt pour un Oui ou Non, les conséquences soient désastreuses pour le pays que alors ce n’est plus le cas ?
Dans le principe, en tant que chef de l’Etat, il est le seul qui jugera le moment venu de lever cette opacité. Mais vu que les 3es mandats reviennent au galop en Afrique avec leur cortège de moult incertitudes pour les pays, bref leur lot de problèmes insolubles, pour le bien du Sénégal, n’est-il pas temps qu’il se libère et libère ses compatriotes ? Si c’est oui, c’est oui qu’il le dise et assume ! si c’est non aussi, qu’il parle.
La REDACTION
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