Sénégal : Jusqu’où ira ce Game of Thrones ?

 Sénégal : Jusqu’où ira ce Game of Thrones ?

Personne n’est désormais dupe, c’est Machiavel qui se déploie politiquement au Sénégal. Le Prince n’est rien d’autre que des conseils et constats prodigués par le philosophe Florentin pour conquérir et conserver le pouvoir, lui ambassadeur dont le prince a perdu le sien.

Macky Sall a-t-il pêché par honnêteté politique, ou est-ce un calcul machiavélien qui a conduit le Sénégal dans ce dédale pour le moment sans issue ? Certes, en choisissant Amadou Bâ comme dauphin de Benno Bokk Yakaar ou plutôt Macky Sall en l’imposant, a pensé au un coup KO, ou à tout le moins, à un second tour, avec le ticket PDS, et le tour allait être joué. Hélas, c’était sans compter avec le Conseil constitutionnel, qui n’a pas retenu Karim Wade champion du PDS, mais qui a par contre accepté Bachirou Baye Faye du PASTEF pourtant en prison. Un dilemme et une perspective cauchemardesque, car tout était chamboulé.

Pire, pour les Apéristes dont certains doutaient déjà de l’envergure d’Amadou Bâ de passer au 1er tour ou même au second, plusieurs sondages, ont montré que le poulain de Benno, n’en mènera pas large et là peur panique, il faut rebouler les cartes. D’où ce report aux allures d’annulation, car le 15 décembre, c’est presque un an, et en 10 mois, tous les scénarios sont possibles.

Amnistie de tous les prisonniers politiques, retour de Karim Wade et Ousmane Sonko dans l’arène politique, choix d’un autre cornac des Apéristes… Et, et même pourquoi pas la tentation d’un 3e bail pourrait s’emparer de Macky Sall, si la conjoncture politique l’exige.

Sans le dire, c’est la crainte d’un des principes fondateurs de la démocratie que redoute Macky Sall en décrétant ce report : l’alternance ! Oui, la peur que l’opposition qu’elle ait le visage d’Ousmane Sonko, Bachirou Faye, Khalifa Sall… ou autre, la peur qu’un opposant le remplace à l’Avenue Roume, est ce qui «travaille» l’enfant de Fathik. Le pouvoir est une drogue dure ! Pourtant, il sait que depuis 2000, le Sénégal vit des alternances houleuses, mais huilées et acceptées in fine. Wade a terrassé Abdou Diouf, lui Macky, fils spirituel de Gorgui l’a battu à la régulière en 2012.

Alors où se trouve le problème, si un candidat, autre que le sien est majoritaire à la prochaine présidentielle ? C’est le charme de la démocratie qu’il y ait cette mobilité politique !

Malheureusement, depuis ce 3 février, Macky Sall a donné un coup de canife à cette dévolution du pouvoir, cherchant par tous les moyens de le conserver y compris par des tours de passe-passe. Une lutte qui devient âpre chaque jour, à moins, d’une paix des braves, ou d’une défaite sur tapis vert d’un camp. Jusqu’où ira ce Game Of Thrones au Sénégal ?

La REDACTION

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