Sénégal : relaxe et prison avec sursis pour les sages-femmes de Louga

Sénégal : relaxe et prison avec sursis pour les sages-femmes de Louga

 

Le verdict est tombé dans l’affaire Astou Sokhna, du nom de la femme décédée en couche au premier jour du mois d’avril à l’hôpital régional. Les six sages-femmes poursuivies pour «non-assistance à personne en danger» après ce décès qui avait suscité émoi et indignation au sein de l’opinion sénégalaise, s’en tirent avec diverses fortunes. Dans son verdict, le tribunal de Louga a condamné trois d’entre elles à six mois de prison avec sursis et prononcé la relaxe pour les trois dernières. Pas de peine maximale donc, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les juges n’ont pas eu la main lourde. Ce verdict renvoie dos à dos les différentes parties de cette affaire qui avait provoqué un tollé général et pose la lancinante problématique de la qualité des services de santé en Afrique où manque d’infrastructures, de personnel riment avec vétusté du matériel. Entre les partisans de la ligne dure qui exigeaient une peine maximale et les modérés qui imploraient la clémence du tribunal, c’est le juste milieu qui semble avoir été privilégié.

Loin des humeurs enfiévrées et de la controverse qui avait envahi les réseaux sociaux et suscité la réaction du chef de l’Etat sénégalais, ce verdict remet du baume au cœur de la famille de la victime qui a plaidé pour un «procès pour l’exemple». Et comme l’a si bien dit l’avocat, Me Daff, le tribunal a pris une décision qui va dans le sens «de l’apaisement». Mais comme en pareille situation, on n’est jamais totalement satisfait, ce verdict fera l’objet d’un appel et si l’on s’en tient aux réactions de la partie civile qui indique qu’une nouvelle plainte a été déposée pour «homicide» contre les sages-femmes et contre la gynécologue de l’hôpital, le dossier pourrait connaître un rebondissement. Mais en attendant, ce procès présente le visage des structures de Santé sur le continent où les maux qui gangrènent nos sociétés ont pris forme et annihilent les efforts d’un personnel qui, en dépit de la modicité des moyens fait ce qu’il peut pour remettre les malades sur pieds, donner la vie et le sourire aux désespérés.

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