Serguei Lavrov au Mali : Russie + Wagner pour quels résultats sur le terrain ?

Serguei Lavrov au Mali : Russie + Wagner pour quels résultats sur le terrain ?

Dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 février, le Mali a accueilli un visiteur de marque, pour ne pas dire une personnalité dont le pays est sous les feux de la rampe au Sahel : l’indéboulonnable et l’efficace ministre des Affaires étrangères russe, Serguei Lavrov. Le chef de la diplomatie de ce pays est à Bamako pour un séjour de travail hautement politique et sécuritaire.

Russie-Mali sont liés par une coopération qui date des décennies et plusieurs cadres au premier rang duquel, il y a l’inénarrable Choguel Kokala Maïga, et il n’est pas jusqu’au président de la Transition et plusieurs du quarteron colonel qui ont pris le pouvoir qui n’aient pas effectué des stages de formation au pays de Poutine. Autant dire qu’avant que les tombeurs d’IBK n’optent pour un partenariat tous azimuts avec ce pays, le tropisme russe était solidement amarré au bord du Djoliba.

Ces derniers temps d’ailleurs, hélicoptères, aéronefs et matériels militaires pour combattre les terroristes sont venus du côté de la mer noire. En venant à Bamako, Serguei Lavrov vient chanter les te deum de ce mariage de longue date. Mais surtout entonner le requiem du partenariat  France-Mali, que la Russie aura réussi à réaliser, aidée par le contexte d’un ressentiment anti-politique française, bref, favorisé par un bashing français et une révolte sourde contre certaines mœurs de l’ancienne Métropole.

Entrevue avec son homologue malien, puis naturellement avec Assimi Goïta, la visite de Serguei Lavrov s’inscrit donc dans le renforcement d’un partenariat, mais épouse aussi les contours d’une victoire dans ce combat softpower Russie-France, pour ne pas dire Russie-Occident. Car aussi lointains que sont le Donbass, Lougansk et autres villes envahies par les Russes en Ukraine, cette guerre aux portes de l’Europe s’est déportée par translation au Sahel, du moins, on en ressent les effluves.

Coopération naturelle entre 2 Etats renforcés, dont le floruit sera le déplacement de Goïta en juillet 2023 au 2e sommet Russafrique à Saint-Pétersbourg ! Mais même si le Kremlin s’en est toujours démarqué, cette solidification des relations qui inaugure une «nouvelle ère» selon Lavrov lors de la conférence commune avec son homologue Abdoulaye Diop, est accompagnée par une autre relation non-officielle avec un privé, les paramilitaires de Wagner.

On a maintenant au Mali la Russie officielle + Wagner. Pour quels résultats concrets ? Selon plusieurs sources, le terrorisme n’a pas reculé, malgré l’étoffement des capacités militaires maliens et la présence des Walkyries d’Evgeuni Prigojine.

Et lorsqu’on écoute Abdoulaye Diop, on sent effectivement que le mal terroriste est toujours prégnant. «Notre action est la lutte contre les terroristes, et leurs sponsors étrangers, car souvent, ils sont fabriqués pour déstabiliser des pays…». Et même que selon certains témoins, le chef du GSIM Iyad Ag Ghali, a retrouvé une certaine liberté de mouvement, lui qui se terrait quand Barkhane était là, reçoit des chefs katibas à présent qui lui font  allégeance, et même des émissaires de la CMA du CSP, du  GATIA pro-Bamako.

Le premier axe Moscou-Afrique dans la sous-région est le Mali. Quel sera le prochain domino ? Le Burkina ? Puisqu’ailleurs tels l’Afrique du Sud et l’Angola, les relations sont claires. Est-on sûr que remplacer la France par la Russie sera opérante ? On a déjà des bribes de réponses, mais on sera situé davantage d’ici quelques temps.

La REDACTION

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