La situation sécuritaire nationale, la réunion de Pau, les élections de 2020 ont constitué entre autres le menu des échanges entre les premiers responsables du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et les hommes de médias, hier jeudi 9 janvier 2020 à Ouagadougou. Se prononçant sur les échéances électorales qui se profilent à l’horizon, le président par intérim du parti du soleil levant ne doute pas de leurs capacités à relever ce défi. Pour lui, le MPP se porte bien et conserve toujours sa force d’attraction.
C’est le siège de campagne sis à Nonsin, qui a servi de cadre à cette conférence de presse, première du genre de l’année, du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) qui s’est articulée autour de la situation nationale et des perspectives qui se profilent tout au long de cette année (en particulier les élections). Avant de rentrer dans le vif du sujet, le parti a formulé à l’endroit du peuple burkinabè dans son ensemble, ses vœux de paix, de rassemblement, de mobilisation et de patriotisme autour de la mère patrie et des institutions.
Devenue par la force des choses la priorité de la gouvernance du Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, la question sécuritaire connait une nette amélioration ces temps-ci avec les victoires enregistrées par nos Forces de défense et de sécurité (FDS) sur les forces du mal. Le MPP se réjouit du regain de puissance de nos FDS engagées dans la lutte contre le terrorisme qui donnent héroïquement le change à ces démoniaques qui ont causé assez de torts au pays des hommes intègres. Cependant, «il faut s’en féliciter et rester tout de même concentré car c’est une lutte de longue haleine», relativise Simon Compaoré, président par intérim du MPP, qui appelle une fois de plus les Burkinabè à la solidarité et à l’union sacrée autour des FDS. Relativement à la situation sécuritaire, le principal conférencier au nom de ses camarades, salue la décision humanitaire du gouvernement de recueillir les orphelins de 2 à 59 mois qui ont perdu leurs mères assassinées le 24 décembre dernier à Arbinda par la horde terroriste.
Les élections se tiendront à bonne date
Pour ceux qui douteraient toujours de la tenue des élections présidentielle et législatives, le premier responsable du parti au pouvoir rassure qu’elles se tiendront à bonne date conformément à la Constitution. «C’est une exigence de la démocratie, conforme aux conclusions du dialogue politique», a-t- il soutenu. A travers Roch Kaboré, le parti du soleil levant a un bilan à présenter en fin 2020 pour mériter encore la confiance des Burkinabè. A l’en croire, le parti se porte bien et même très bien, même s’il a connu des défections dans ses rangs. «Nous avons connu quelques défections comme d’autres partis. Cependant, nous vous certifions que nos rangs se sont étoffés par l’arrivée de nouveaux adhérents. Ce qui nous fait dire que notre parti conserve toujours sa force d’attraction», foi de l’ancien ministre d’Etat, qui estime à 70% le taux de réalisation du PNDES sur la période 2016-2020.
Dans moins d’une semaine, précisément le 13 janvier, les chefs d’Etat du G5 Sahel sur convocation du président français Emmanuel Macron se retrouveront à Pau pour clarifier leurs positions concernant le maintien ou non des troupes tricolores dans ces pays où le sentiment anti-français s’est accru à cause de la multiplication des attaques terroristes. A l’ensemble des acteurs, le MPP invite à la recherche de voies et moyens afin d’asseoir une bonne coordination des actions, doublée d’une confiance mutuelle.
Toujours dans la coopération avec l’Hexagone mais dans un tout autre registre (économique), une page est en train d’être tournée par les Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest- africaine (UEMOA), avec l’annonce du 21 décembre à Abidjan, de réformer la gestion du franc CFA qui prend désormais l’ECO comme dénomination. Pour le Parti social démocrate, c’est une victoire d’étape dans le décrochage d’avec les reliques de la colonisation.
D’autres sujets se sont également invités aux débats. Il s’agit de l’attaque au cocktail Molotov du véhicule du journaliste Yacouba Ladji Bama et l’application de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) sur les primes et indemnités des agents du public. Des dires du 2e vice-président Clément Sawadogo, c’est une question de justice fiscale qui mettra tous les travailleurs sur un pied d’égalité. Le MPP condamne avec force l’agression du journaliste d’investigation. «Nous sommes dans un pays où nous chérissons les libertés. C’est d’ailleurs ce qui a amené certains à faire du libertinage», laisse entendre M. Compaoré.
Boureima SAWADOGO
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