Situation nationale :  Anxiété chez les commerçants du Kadiogo

Situation nationale : Anxiété chez les commerçants du Kadiogo

Le Collectif des associations des commerçants et ouvriers du Kadiogo (CACOK) a animé une conférence de presse, le mardi 20 février 2018, à Ouagadougou. Il s’est agi pour ce collectif de se prononcer sur la situation nationale et économique qui prévaut actuellement, dans le pays des hommes intègres. Et selon les conférenciers du jour, elle est très inquiétante.

Le Collectif des associations des commerçants et ouvriers du Kadiogo (CACOK) est une coalition qui regroupe plusieurs associations œuvrant  dans le domaine du commerce de la ville de Ouagadougou et qui lutte pour la bonne marche de leurs affaires. Il a animé une conférence de presse mardi dernier, à la Maison du retraité Antoine Nanga pour dit-il, se prononcer sur la situation qui prévaut actuellement dans le pays. «Notre conférence de ce jour a pour objet, de porter à la  connaissance de l’opinion publique nationale notre cri du cœur, suite aux multiples problèmes que nous rencontrons à cause de la situation nationale inquiétante, ces derniers temps, au Burkina Faso», a déclaré d’entrée de jeu, le secrétaire général du Collectif des associations des commerçants et ouvriers du Kadiogo (CACOK), Ousmane Baguian. Ainsi pour celui-ci, le Burkina d’aujourd’hui inquiète et leur situation est de plus en plus inquiétante. Ceci étant, les commerçants et ouvriers du Kadiogo, par la voix de leur SG, ont affirmé n’être plus en mesure de s’en sortir. «Même nos charges familiales, il nous est difficile aujourd’hui, de les supporter. Au-delà des chiffres pompeux qu’on nous chante aux oreilles chaque jour pour dire que le Burkina Faso avance, nous citoyens du pays réel reculons à grands pas», a-t-il confié. Cependant, cette situation difficile qu’ils vivent, aux dires du principal conférencier, est imputable au gouvernement. «Nous reculons, parce que le gouvernement a décidé de sacrifier les petits commerçants du secteur informel que nous sommes. Non seulement les marchés publics deviennent de plus en plus rares mais pire, en décidant de faire passer les demandes de cotation pour les marchés inférieurs à 10 millions de francs CFA, au lieu de 1 million auparavant, l’Etat a créé les conditions pour exclure d’office les petits commerçants, parce que la plupart de nos entreprises ont des chiffres d’affaires souvent inférieurs à 10 millions de francs CFA», a indiqué le SG. Et de déplorer la passivité du gouvernement qui, jusqu’à ce jour, n’a mené aucune action concrète en faveur des petites structures. En outre, poursuivant son propos, M. Baguian a fait savoir aux hommes des médias qu’ils souffrent premièrement, parce que l’Etat a décidé de les dépouiller de leurs terres pour enrichir ses copains promoteurs immobiliers. C’est pourquoi, il a saisi l’occasion pour condamner cette nouvelle politique du gouvernement dont l’objet est d’enrichir les plus riches au détriment des populations du pays réel qu’ils sont. Deuxièmement,  du fait de la situation nationale qui devient de plus en plus inquiétante, car la politique ayant pris le dessus sur la raison et souligne que ce sont les petits commerçants qui seront les premières victimes, si les choses continuaient ainsi. «Nous ne voulons plus revivre la situation de 2011 où nos commerces ont été pillés, vandalisés et incendiés et celui du putsch manqué du 16 septembre 2015 où nos commerces sont restés fermés pendant plusieurs jours», a- t-il laissé entendre. A en croire Ousmane Baguian, au vu de l’actualité qui est mouvementée ces temps-ci, le contexte politique actuel fait peur. Il en veut pour preuve la présumée tentative de déstabilisation du pays par le colonel Auguste Denise Barry, des écoutes circulant sur les réseaux sociaux faisant cas de fabrication d’explosifs à déposer dans certains endroits de la ville de Ouaga où l’activité commerciale est très développée et également, l’ouverture du procès du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, le 27 février prochain. En ce qui concerne ce dernier point, l’inquiétude du collectif, ce sont les positions déjà affichées par les uns et les autres. Il reproche en effet, au parti au pouvoir d’instrumentaliser la justice, afin de nuire à certaines personnes. «C’est le lieu d’attirer l’attention du parti au pouvoir de s’abstenir à une quelconque instrumentalisation dans le procès qui va bientôt s’ouvrir, au risque de détériorer la situation nationale et par ricochet, toute l’économie nationale. Aussi, d’interpeller la justice sur le rôle historique qu’elle doit jouer dans ce procès. Vu le climat actuel, la justice est la seule institution capable de nous amener à la réconciliation nationale et d’attirer les investisseurs pour une véritable relance de l’économie. Les Burkinabè veulent d’une justice juste, équitable, impartiale et dénudée de toute influence politique ou extérieure», a ajouté le SG Baguian. Il a tenu aussi à lancer un appel aux autorités politiques, coutumières et religieuses, à initier des actions pour ramener les opérateurs économiques qui ont quitté le pays pour qu’ils participent à la relance économique du Burkina Faso, parce que lui et ses camarades ont la conviction que c’est qu’ensemble qu’ils pourront prendre en main leur destin.

Boureima SAWADOGO

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