Situation sécuritaire au Burkina : Roch, la stabilité dans la gravité

Situation sécuritaire au Burkina : Roch, la stabilité dans la gravité

 Avec Solhan, 132 civils tués et les tueries de l’axe Foubé-Barsalogho, 11 policiers et 2 soldats, le terrorisme monte en cran. Djihadistes de katibas, trafiquants de tout acabit, batailles frontalières, sont quasi-quotidiennes au Burkina. L’engrenage sanglant teinté d’impuissance qui dure depuis 6 années, fait que c’est assurément une guerre au long cours, n’en déplaise aux «spécialistes sécuritaires» qui foisonnent ces derniers temps et hantent les plateaux de télé et les micros de radios d’où ils se transforment en pythies ou en imprécateurs du pouvoir en place.

En montant sur le pont de la parole hier, pour parler à son peuple dont la colère légitime le dispute à un ras-le-bol général avec les manifestations à Kaya, Titao et dans le Lorum, Roch sait que les terroristes sont en passe de semer le pollen de la division, et essaimer le dissolvant dans le vivre-ensemble. Les raisons de cette fureur ne doivent pourtant pas annihiler tout discernement relatif à un des acquis majeurs du Burkina : la démocratie sur laquelle, pèse une lourde hypothèque, de par les comportements des infocalypses  qui distillent le soufre sur les reséaux sociaux et de politiques, que le chef de l’Etat invite d’ailleurs à se ressaisir en annulant les marches des 3 et 4 juillet, lesquelles marches font le lit du délitement de l’Etat.

Et si d’aucuns avaient déjà pronostiqué la dissolution gouvernentale, un remaniement ou une défenestration des ministres proscrits, ils ont tous faux. Certes, la phrase mi-sibylline, mi-claire, «rétablir la confiance avec le peuple dans le secteur de la sécurité» ne dit pas s’il reprendra la défense et même la sécurité sur lui, s’il changera les titulaires et quand, ou s’il les laissera à leurs postes. Mais n’est-il pas vrai qu’un ministre ou même Premier ministre est un fusible qui saute forcement lorsque le thermomètre surtout sécuritaire monte à un certain degré ? A défaut d’être démis estime d’ailleurs la vox populi et l’opposition, certains n’auraient-ils pas dû s’autocongédier ? Dans l’immédiat ou plus tard ? Par contre les interventions au sol et en l’air, pour appuyer les FDS et les VDP sont limpides dans la bouche de Roch. De même que la collaboration  FDS-populations et une plus grande attention aux presque 2 millions de déplacés internes. Ainsi que la consolidation de l’esprit de corps militaire, lié à l’unité et à une chaîne de commandement.

Cette sortie présidentielle augure quelques actions à forte teneur symbolique, que d’aucuns trouvent qu’elles surviennent sur le tard, car après des tambouilles populaires dans des provinces et le spectre de manifs généralisées, qu’on tente de conjurer.

N’empêche que beaucoup étaient ceux qui attendaient une parole, des explications, et indication après ces évènements très graves. Conformément à son tempérament d’être ni Surcouf, ni Magellan, mais le capitaine normal d’un Burkina Faso qui n’est plus totalement aux normes (insécurité oblige), Roch s’est voulu pondéré, en invitant à l’union, à garder espoir dans  ce combat pour la vie. Roch assume certes, mais il lui faut désormais assurer par «l’impératif de la victoire» à tout le moins une circonscription de ce terrorisme. Il a 4 ans pour ce défi prioritaire .

La REDACTION

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