Solhan, après la tragédie la colère à Dori ! : «Sécurisez-nous comme vous le faites pour vos mines»

Solhan, après la tragédie la colère à Dori ! : «Sécurisez-nous comme vous le faites pour vos mines»

Les mots sont durs et les slogans évocateurs de la douleur et du ressenti des populations qui ne savent plus à quel saint se vouer. Une semaine après le drame de Solhan,  dont le bilan fait toujours l’objet de controverse au sein de l’opinion nationale, plusieurs centaines de personnes sont descendues dans les rues à Dori, pour exprimer leur ras-le-bol face à dégradation constante du climat sécuritaire au Sahel et à l’incurie des autorités.

Colère, indignation, révolte, chocs moraux, c’est ce qu’ont exprimé les centaines de manifestants dans a journée du samedi 12 juin dernier. «On a confié la sécurité à un amateur, Chériff Sy dégage, sécurisez-nous comme vous le faites pour vos mines», sont entre autres ce qui est ressorti lors de marche pacifique.

Du rond-point Arba Diallo de Dori, point de départ de la marche les manifestants, munis de vuvuzelas, de pancartes, des banderoles sur lesquelles l’on pouvait lire «Solhan, la honte du gouvernement burkinabè», ont exprimé leur ras-le-bol jusqu’au gouvernorat. En tête marchaient, des responsables syndicaux, d’organisations de la société civile et d’associations locales dont Abdoulaye Hoeffi Dicko, coordonnateur de ladite marche.

Selon ce dernier, ce qui s’est passé à Solhan  (plus d’une centaine de civils tués) n’est rien d’autre qu’un abandon des populations à leur triste sort. De son avis, l’attaque a duré de 2h du matin jusqu’à 5h sans riposte de la part des FDS. «Pour cela, nous sommes venus remettre une lettre au gouverneur du Sahel qui est adressée au président du Faso pour interpeller le gouvernement d’assurer la sécurité de la population. Parce que la population en a marre de mourir gratuitement. Nous en avons marre de nous faire égorger. Nous interpellons le gouvernement sur ses obligations», s’est indigné Abdoulaye Hoeffi Dicko.

Pour lui, cette marche constitue aussi une fin de non-recevoir contre les mesures prises par le gouvernement et qui ne produisent aucun effet sur le terrain. «La population a marché contre le drame de Yirgou ; après cette marche, l’Etat a instauré l’état d’urgence. Des mesures comme le couvre-feu, des restrictions de certaines libertés ont été instaurées, mais rien n’a bougé», s’est-il offusqué. A en croire Adoulaye Hoeffi Dicko, la plateforme contenue dans la lettre adressée au président du Faso fera l’objet d’un suivi rigoureux. «Il n’est plus question d’attendre un autre massacre pour manifester. Si la réponse à la lettre adressée au président tarde, d’autres démarches seront entreprises par la population pour faire face à l’insécurité grandissante dans la région du Sahel», a-t-il assuré.

 La Rédaction

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