Sommet de la CEDEAO à New York sur le Mali et la Guinée : Quelles décisions pour «ramener» les deux à la maison ?

Sommet de la CEDEAO à New York sur le Mali et la Guinée : Quelles décisions pour «ramener» les deux à la maison ?

Le Mali et la Guinée étaient au centre d’un nouveau sommet de la CEDEAO, hier jeudi 22 septembre 2022 à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Convoqué à l’initiative de la présidence bissau-guinéenne, ce cénacle délocalisé des chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale est consacré aux situations au Mali et en Guinée. Si pour le premier pays (Mali) c’est  l’affaire dite des 46 soldats ivoiriens détenus par Bamako portée devant l’organisation par Abidjan mais aussi l’application du chronogramme établi à Accra au mois de juillet, qui seront mises en discussions, la Guinée y sera pour chronogramme clair de la Transition.

Le premier dossier constitue sans doute une épine aux pieds de la CEDEAO. A ce titre, la page de la médiation togolaise qui avait réussi à obtenir la libération des 3 soldates avec l’espoir de voir les 46 autres regagner Abidjan dans les prochaines semaines semble être tournée. A l’origine de cette situation embarrassante, les conditions posées par Bamako qui souhaite désormais échanger les 46 soldats contre les ex-dignitaires de l’ère IBK. Les 46 soldats sont donc devenus la monnaie d’échange, sinon d’un presque sordide marchandage. Et c’est désormais une patate chaude qui vient d’être filée à la CEDEAO. Sans le dire ouvertement, le Mali semble vouloir en découdre avec le voisin, parce que tout indiquerait, vu de Bamako, Alassane Ouattara aurait été à la manœuvre dans les lourdes sanctions qui ont frappé le Mali, décrétées par la CEDEAO. Est-ce une façon de solder les comptes que de détenir ces 46 soldats et d’exiger de rendre d’ex-dignitaires du régime d’IBK refugiés à Abidjan ? A ce dossier, vient se greffer le calendrier validé à Accra et qui a été à l’origine de la levée des sanctions contre le Mali, mais qui tarde à s’exécuter.

Le cas de la Guinée reste le plus emblématique. Une année après le putsch qui a déposé Alpha Condé, on ignore tout du calendrier de la transition que dirigent de façon cavalière le colonel Doumbouya et ses camarades. Les allers-et retours du médiateur Yayi Boni, qui avait remplacé pieds au plancher, Ibn Chambas n’ont pas servi à grand-chose. Et le pouvoir guinéen en fait à sa tête en dépit des menaces de sanctions brandies par la CEDEAO. On pourrait épiloguer. Mais la Guinée semble avoir opté pour le bras de fer contre l’organisation. Comme un signe, à quelques heures de l’ouverture de ce sommet inédit de la CEDEAO de par le lieu (New York) le chef de la Transition guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya, a foulé le sol malien, le mercredi 21 septembre 2022 dans l’après-midi, sa toute première visite. Le lien entre les deux capitales qui ont adopté des postures d’affrontement pourrait se voir consolider à l’occasion de cette visite.

Au moment où les conclusions du sommet étaient toujours attendues, les autorités de Conakry par la voix du colonel Amara Camara, porte-parole de la présidence guinéenne, ont allumé la première mèche contre le président Embalo, qualifié de colporter des «mensonges». La charge est virulente. Il n’y a pas de doute, après la première contradiction intervenue entre le président en exercice de la CEDEAO et la junte guinéenne, voici venue l’étape des joutes verbales. Que décideront les chefs d’Etat contre ces deux pays «rebelles» ? La CEDEAO va-t-elle sortir la cravache contre eux ? En attendant d’en savoir davantage sur les grandes décisions de ce sommet délocalisé, il est clair que les positions des uns et des autres sont difficiles à rapprocher. Le piège est grand, quand on sait qu’une batterie de sanctions ne ferait que creuser le fossé entre les deux pays et l’organisation sous régionale. A cet effet, l’idéale serait donc de trouver le juste milieu.

La rédaction

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