Sommet du G5 Sahel : Quand un «bleu» nommé Bazoum siège aux côtés de Jupiter pour un cours sur la future ex-Barkhane

Sommet du G5 Sahel : Quand un «bleu» nommé Bazoum siège aux côtés de Jupiter pour un cours sur la future ex-Barkhane

Si le sommet de Pau a été la montée en puissance de Barkhane par l’augmentation des soldats à 5 100, celui de N’Djamena du 15 février 2021, consacrait le jalonnement de 1 200 guerriers Tchadiens à partir de N’Guigmi au Niger dans la région des «3 frontières», quant à ce 3e cru du jamborée G5 Sahel de demain 9 juillet 2021, ce sera celui d’une explication de la nouvelle stratégie de guerre dévolue à la future ex-Barkhane.

En visioconférence, depuis Paris, Emmanuel Macron est avec le nouveau président nigérien, Mohamed Bazoum dont ce sont les 100 jours de présidence ce samedi 10 juillet, Macron va administrer un cours magistral aux dirigeants du G5 Sahel.

Ou plutôt, il s’agira pour le chef de l’Etat français d’expliciter davantage le fond de sa décision datée exactement il y a un mois : le retrait à dose homéopathique des troupes françaises du Sahel. Annoncé au lendemain du double coup d’Etat au Mali perpétré par le colonel Assimi Goïta, et un tantinet sous la colère, compréhensible du reste (des soldats maliens obnubilés par le pouvoir, alors que les terroristes gagnent du terrain et pire, des soldats putschistes prompts à négocier avec les mêmes terroristes) dit dans un contexte tendu avec un doigt accusateur sur «l’absence d’Etat et l’irresponsabilité de décideurs du Sahel», la réunion de ce vendredi devrait être le rendez-vous de la mise au point sur les i. Un remake de Pau où les premiers responsables du G5 Sahel devaient répondre à la question de savoir s’ils voulaient oui ou non que la France reste au Sahel. La présente réunion va détailler le départ progressif de Barkhane dont le nombre de soldats devrait être réduit de moitié  d’ici à 2023.

Mais ce sommet se tient après que Macron ait pris cette importante décision mais aussi qu’il ait mis après un peu d’eau à son moulin par la reprise de la coopération militaire avec le pouvoir putschiste malien et une souplesse langagière qui tranche avec des mots d’il y a un mois. Car si le changement du format de Barkhane est le plat de résistance du sommet de demain, des sujets  connexes tels que l’attelage Takuba et les forces de défense nationale, l’occupation de l’espace  que laisseront  les militaires tricolores, bref éviter le scénario actuel afghan où les talibans sont en train d’occuper systématiquement, les villes et villages où étaient les Boys américains, tous ces sujets devront être débattus.

Or, sans même attendre le départ de Barkhane, les terroristes se montrent déjà outrecuidants par des attaques au Burkina, au Niger et au Mali.

Que doivent faire les armées nationales pour sauvegarder  ce qui n’est pas sous giron djihadiste et comment récupérer les sanctuaires sans Barkhane ? Comment va fonctionner la jonction Takuba-Force internationale et forces du Sahel ?

Forcément aussi la délicate question des négociations avec les terroristes devra ce coup-ci être abordée. Elle n’est plus un sujet tabou. Si officiellement par exemple au Burkina, il n’est pas question de prendre langue avec ceux qui massacrent à foison, au Mali il y a bien eu négociations sous IBK, lesquelles pourraient se poursuivre sous Goïta, ce qui horripile d’ailleurs la France dont les planètes sur ce plan sont alignées sur le Burkina.

C’est donc un sommet G5 Sahel, au cours duquel, la France donnera le déroulé de son lâchage en apparence de la prise en charge sécuritaire du Sahel et l’arrêt d’un plan commun pour continuer la lutte. Avec toujours dans tous les cas la France dans les encablures des dunes de sable du Sahel. Pour sa sécurité a-t-elle aussi le choix, le Sahel n’est-il pas la porte d’entrée  sud de l’Europe ?  

La Rédaction

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