Sommet extraordinaire de la CEDEAO du 4 juin à Accra : 16-18 mois de Transition au Mali  contre levée des sanctions : un deal qui tient la route si …

Sommet extraordinaire de la CEDEAO du 4 juin à Accra : 16-18 mois de Transition au Mali  contre levée des sanctions : un deal qui tient la route si …

Dans 10 jours à Accra, les chefs d’Etat de la CEDEAO se retrouveront pour un cénacle consacré aux 3 pays dirigés par un pouvoir kaki : le Mali, la Guinée et le Burkina.

Au Burkina et en Guinée, il y a une certaine accommodation pour ne pas dire une certaine bienveillance qu’on peut mettre sur un certain pragmatisme de la CEDEAO qui manifestement ne veut pas ouvrir 3 fronts avec les sanctions similaires contre le Burkina et la Guinée. Attention tout de même aux embardés transitionnelles !

Cependant, c’est surtout le Mali, perclus par des sanctions depuis 4 mois qui sera le dossier-phare de cette réunion des dirigeants de la CEDEAO de ce 4 juin. Un Mali, qui cumule 2 mois d’impayés de 230 milliards de F CFA, un Mali où les populations sentent les brûlures des sanctions, un Mali où la CEDEAO doit faire quelque chose pour soulager le pays à condition que la Transition aussi desserre les dents, cesse de jouer au brave et sache que tout compte fait, elle est là pour le peuple, un peuple qui le soutient certes, mais quand le ventre est vide pendant longtemps, les convictions et les idéaux s’envolent.

Mais, il y a sans doute aussi des chefs d’Etat qui ont joué de leur influence pour que la CEDEAO se montre moins en père-fouettard tels que les Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Macky Sall du Sénégal, ce dernier sans doute amadoué par le Togolais Faure Gnassingbé, lequel s’était transformé en globe-trotteur ces derniers temps pour sillonner les capitales de la CEDEAO, jouant au médiateur à la demande du Mali.

Enfin, les chassés-croisés diplomatiques d’autres personnes morales, en particulier, l’organisation de la coopération islamique (OCI) dont l’envoyé spécial a fait également œuvre utile dans le brûlant dossier malien, a sans doute pesé dans la balance.

Cependant, c’est le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé qui a le privilège de parler aux 3 putschistes sans filtre (Goïta, Doumbouya et Damiba) qui a pu apparemment faire fléchir et la CEDEAO et surtout les maîtres du Mali.

Avec selon certaines sources, un deal qui pourrait tenir la route : «un gouvernement de mission», qui pourrait prendre la forme d’un gouvernement avec un premier ministre fort, et surtout qui n’aura qu’un seul objectif principal : Amener les  Maliens aux urnes dans 16 ou 18 mois. En contrepartie, la CEDEAO pourrait lever le pied sur ce corset économique et financier qui étouffe le Mali depuis 120 jours.

Cette plausible entente à minima qui est en train d’être esquissée pour le cas malien est au-delà du soulagement qu’il apportera pour les Maliens tout bénéf. pour le Burkina, le Niger, le Sénégal …. C’est un scénario qui fera pousser un ouf de soulagement du côté du Sénégal surtout qui perd beaucoup dans cette histoire de sanctions contre le Mali, car son port se trouve dégarni des transits maliens et le manque à gagner en termes de trésorerie est énorme.

En outre, si ce modus vivendi voyait le jour, les honneurs et egos de part et d’autres seront saufs. Goïta, ce héros du pays de Soundjata Keita a tenu tête à la CEDEAO,  et est parvenu à braver des oukases de l’organisation, même s’il est vrai que cette bravoure a eu un prix fort : ses compatriotes mangent quasiment la vache enragée, car la paupérisation est prégnante sur les rives du Djoliba.

La CEDEAO de son côté, a réussi à faire plier les putschistes de Kati, en ramenant les 36 mois à la moitié et ceci ajouté au temps déjà écoulé, on frôle tout de même un total de 3 ans. Un compromis, mais non une compromission qui pourrait inspirer les 2 autres putschistes, Doumbouya, qui veut mettre au pas les politiciens guinéens, et au Burkina, où Damiba est confronté à un terrorisme endémique, et à une économie qui plonge chaque jour le pays des hommes intègres.

Chapeau bas à tous ces médiateurs de l’ombre et surtout au président Faure qui semble avoir été fort dans ce dossier malien, mais qui a de qui tenir. On n’est pas sur les pas du baobab de Pya pour rien.

Il reste à attendre le 4 juin pour voir les vrais tenants et aboutissants de cet arrangement que les Maliens et les voisins appellent de tous leurs vœux. Et si deal il y a s’il ne connaîtra pas des embardées.

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR