Sommet financement des économies africaines de Paris : 400 milliards de dollars de besoins, c’est la Seine à boire !

Sommet financement des économies africaines de Paris : 400 milliards de dollars de besoins, c’est la Seine à boire !

D’abord le Soudan, pour donner, le «la» à ce jamborée international consacré à la dette africaine et plus généralement au financement des économies du continent. Abdallah Hamdock, le premier ministre soudanais a de quoi pavoiser dans la capitale française. «Si la transition se passe bien les premiers mois, la France accompagnera le Soudan», avait déclaré Emmanuel Macron, chose promise, et promesse tenue. 5 milliards de dollars, c’est la dette totale du Soudan envers la France qui est effacée, avec les conditionnalités d’une «transition réussie, des élections qui doivent déboucher sur un gouvernement pleinement légitime». A l’échelle des 60 milliards que constitue la dette extérieure totale de Khartoum, ce n’est pas rien.

Soutien donc au Soudan (et câlins diplomatiques au Rwanda avec l’audience Kagame-Macron), grand chaînon sécuritaire et économique pour la France, car il faut sécuriser cette région chroniquement instable, et pouvoir parler du pétrole et des ressources minières du pays, l’heure est à des choix judicieux et stratégiques.

Mise en jambe donc en attendant ce matin 18 mai, le grand brainstorming dévolu aux dettes himalayennes de l’Afrique (la dette extérieure  de l’Afrique se situe entre 700 à 1000 milliards de dollars) et comment relancer des économies, déjà sous perfusion, dont la Covid-19 et le terrorisme sont venus donner le coup de grâce. Heureusement que le continent regorge de potentialités et d’opportunités. Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud, Roch Kaboré du Burkina, Paul Kagame du Rwanda, Mahamudu Buhari du Nigéria, João Lourenço d’Angola, Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire…, eut égard au format de cet aparté avec les chefs d’Etat invités par Macron, la France ne porte plus des œillères, d’ailleurs les a-t-elle jamais portées, et exit les relations privilégiées avec l’ex-glacis. Place au business, car qui dit financement, parle d’affaires, de plans, de projets.

L’Angola (dont le président a d’ailleurs eu une audience avec Macron), le Nigéria et l’Afrique du Sud sont les premiers partenaires africains de la France, mais n’ont aucun lien colonial avec celle-ci.

C’est dire que Macron a eu le nez creux en convoquant le rendez-vous économique (qui aurait pu se tenir à Addis Abeba au siège de l’UA râlent certains), car comme l’a laissé entendre la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, il s’agira de créer des passerelles entre la France, l’Europe et l’Afrique sur des questions telle le climat et la dette. Les besoins du financement de l’Afrique se chiffrent à 400 milliards de dollars. Autant dire c’est la Seine à boire !

Dans quelle niche trouver ne serait-ce que le tiers de cet argent dans ce monde en mode Covid-19 ? Et quels sont les pays prioritaires car rien que parmi cette quinzaine de chefs d’Etat, il y en a dont les populations souffrent plus que d’autres ?

Le sommet de Paris va esquisser un New deal ou un plan Marshall, peu importe le vocable qu’on lui donnera, toujours est-il que c’est pour alléger des économies africaines ployant sous des Tonneaux de Danaïdes depuis des décennies. Mais point d’angélisme en la matière.

Si la France est un partenaire commercial pesant, la Chine est devenue le créancier-phare de nombreux pays africains et bon nombre sont en train de cingler sur le Yang-Tsé à la recherche de financement, au pays de Xi Jinping.

Il y a le FMI, la Banque mondiale et des organisations informelles comme le Club de paris, lequel a catégoriquement refusé d’effacer les dettes africaines, mais de les rééchelonner par des moratoires. Une sorte de dette-révolving qui à terme cadenasse le développement.

Cependant la Chine est de nos jours incontournable. Alors quels sont les créneaux que proposera ce nouveau sommet pour «revoir » la question de la dette et même un problème connexe, telle que la disparition du Franc CFA ? Pourra-t-on proposer des solutions viables pour redonner du souffle aux économies africaines ? Les Africains parleront-ils d’une même voix, car c’est souvent une Tour de Babel qui se fait entendre ?

La REDACTION

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