Sommet G7 de Biarritz et G5-Sahel : Roch a eu le nez creux d’y aller

Sommet G7 de Biarritz et G5-Sahel : Roch a eu le nez creux d’y aller

Lorsqu’après avoir décrété 72 heures de deuil consécutif à la mort de 24 soldats issus de l’attaque du camp militaire de Koutougou, Roch Kaboré s’envolait le jeudi 22 août pour la France, afin de participer au sommet du G7 de Biarritz invité par Emmanuel Macron en tant que président du G5-Sahel, l’opinion était divisée quant à l’opportunité de ce déplacement.

Pour les uns, pourquoi avoir décrété ce deuil que d’aucuns trouvent même sur le tard et partir en voyage ? Pour ces derniers, ce déplacement était «déplacé» d’autant qu’alors que son avion était entre ciel et terre à 10 000 pieds au-dessus du Sahel, des armes ont crépité au Camp Guillaume Ouédraogo, conséquences du mécontentement des conscrits sur diverses raisons parmi lesquelles, on citerait l’amélioration du matériel et des équipements, des questions concernant  la chaîne de commandement, les obsèques tardives aux tués et la prise en charge des blessés de Koutougou.

Pour d’autres, Roch Kaboré, en tant que président du G5-Sahel, ne pouvait ni invoquer une «maladie diplomatique», ni un agenda surbooké, pour rater le rendez-vous de Biarritz. La ville française, ce week-end était The place to be, là où il fallait être !

Au terme de cette rencontre des 7 grands de la planète terre, on peut dire que le n°1 burkinabè a eu raison d’en être.

Non seulement, il a profité pour faire une piqûre de rappel sur le cas libyen incubateur de tous les problèmes sécuritaires actuels du Sahel: après l’éclipse totale du Guide de la Jamahiriya en 2011, les pays sahéliens sont devenus le terrain de prédilection des supplétifs kadhafiens et le déversoir du terrorisme que contenaient les pétro-dollars du célèbre bédouin de Syrte. Mais, le président burkinabè a aussi insisté sur le lien insécable entre sécurité et développement «phénomènes intimement liés» selon Roch Kaboré.

Mieux, l’entreprenariat féminin l’autre acquis de ce cénacle de Biarritz, (maillon fort  de ce développement) aura une aide consistante de l’AFD (avec 250 millions de dollars à injecter). La France et l’Allemagne ont été les avocats de la Force G5-Sahel à ce sommet du G7. Que ce soit en matière d’étoffer le nombre de soldats allemands au Mali ou de formation et d’armement de soldats et policiers et d’appui aux pays de la CEDEAO, notamment les côtiers ou en terme de convaincre les différents bailleurs de fonds, rien que de bonnes nouvelles pour le G5-Sahel depuis Biarritz, via Macron et Merkel.

Certes, maintes fois, de nombreux bailleurs de fonds ont annoncé de l’aide pour boucler le budget du G5-Sahel, qui est de 423 millions d’Euros, notamment lors du jamborée de février 2018 à Bruxelles, mais une chose est d’annoncer, une autre est de libérer. Si fait d’ailleurs que nombreux sont les Africains qui ne croient plus au financement de cette force G5-Sahel par l’extérieur, mais invitent plutôt les 5 pays concernés à cracher le peu qu’ils ont au bassinet et à prendre leur sécurité eux-mêmes en charge.

Malheureusement, l’argent est la chose qui manque le plus sous les tropiques. Alors que ça urge car les Koufa, Moktar Belmoctar et Ag Ghaly n’attendent pas. La preuve par Koutougou au Burkina 72 heures plus tôt. En outre, le refus des USA de mettre le G5-Sahel sous le parapluie du chapitre 7 de l’ONU rend encore la tâche des 5 pays plus ardue. Mais le Burkina, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Tchad, valent bien un déplacement à Biarritz… Justement pour pouvoir éteindre le genre de feu qui a brûlé à Koutougou . UNE

Sam Chris

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