Sommet international soutien élections en Libye et Seif El Islam, candidat à la présidentielle : Irréaliste le 24 décembre !

Sommet international soutien élections en Libye et Seif El Islam, candidat à la présidentielle : Irréaliste le 24 décembre !

Organiser des élections en Libye le 24 décembre prochain, voilà le pari ou la gageure ou encore le cadeau de la Nativité pour les rares chrétiens libyens qu’a promis la Communauté internationale, ce vendredi 12 novembre à Paris sous la baguette d’Emmanuel Macron.

Il faut faire crédit à Jupiter d’avoir cette volonté farouche de ramener la paix en Libye, car même au temps fort où Haftar et Al-Sarraj se bombardaient, le président français a réussi la prouesse de les faire venir à Paris pour essayer un impossible armistice. Bien avant lui, Angela Meckel, aura également tenté par 2 fois à Berlin de faire taire les armes, au pays de Kadhafi.

On peut comprendre l’opiniâtreté de Macron de recoller les morceaux libyens, car la France avec la coalition internationale ont été à la base de la chute du Guide et de la déflagration de la Libye.  Ce ne sera que justice si grâce à cette même France, l’arbre à palabre prévalait. C’est qu’à Paris le week-end écoulé, on a mis la barre très haut : des élections pour le 24 décembre. Et pas seulement. Alors que les climatologues, sociétés civiles, et négociateurs ahanaient toujours ce 13 novembre 2021 à aboutir à quelques chose de tangible, au-delà des promesses dans 2 ou 3 décennies sur le climat, alors que la COP26 s’échinait et s’étirait pour aboutir à des résultats (Lire page 6), une réunion de soutien international aux élections en Libye, et un mini-sommet ayant regroupé les présidents Macron, Kaboré du Burkina,  Bazoum du Niger, Mahamat Deby du Tchad ont eu lieu dans la capitale française.

Chiche ! Des élections le jour de la naissance du Christ ! Mais avec des conditionnalités, à commencer par celles édictées par le président du conseil présidentiel Mohamed El Menfi :

«Si la Communauté internationale parvient à faire voter les Libyens de façon légale et légitime, le pouvoir sera remis aux autorités qui en seront issues».

«Mais ces élections doivent être inattaquables, et acceptées par ces Libyens».

Deux exigences qui soulignent le grand écueil de ces votes quand on sait que c’est une Libye divisée, pour ne pas dire faillie dont les tribus que le Guide avait réussi à agglomérer, des tribus donc qui ont chacune son hameau de tentes et ses bédouins.

Ensuite, la Communauté internationale exige le départ des mercenaires, et tous les barbouzes et milices qui pantouflent en Libye, condition sine qua non pour pacifier ce pays incandescendant. 300 supplétifs ou mercenaires turcs et russes auraient déjà fait leur baluchon, mais quid de la kyrielle de djihadistes venus de partout qui ont sanctuarisé certains pans du territoire ?

Il faut d’abord bouter ces croquants sanguinaires de la Libye, rassurer les populations, bref  ramener le calme dans un pays qui a touché le fond. D’ici le 24 décembre prochain ! Les 20 chefs d’Etat et de gouvernement qui ont avalisé ce timing savent-ils seulement que cette échéance, c’est dans 6 semaines ? Est-ce réalistes de leur part ? Des élections, ça se prépare en amont et en aval. Qu’en est-il des défis logistiques et ici sécuritaires ?

6 semaines pour organiser soit une présidentielle et des législatives, soit les coupler, puisque la modalité du scrutin n’a même pas encore été arrêtée ! Macron et certains de ses homologues y croient, mais pas le Turc Tayepp Erdogan, qui y a fourgué pourtant de nombreux soldats et mercenaires. Encore moins un autre voisin, l’Algérien Tebboune, qui était absent de ce conclave, représenté par un simple conseiller. N’en parlons pas du Russe Vladimir Poutine qui guigne aussi le Service après-vente libyen.

Et l’attitude de Erdogan, de Poutine et autre Tebboune n’est pas nouvelle, et révèle une partie du théâtre d’ombre qui se joue en  Libye. Et peut-être qu’avec la déclaration de candidature du «glaive de l’islam» Seif El Islam, le fils de Kadhafi, laquelle candidature allonge la liste des présidentiables, avec cette ambition d’un fils Kadhafi, on en saura un peu plus sur ce poker menteur en Libye. Même si c’est une candidature problématique rejetée déjà par le président du Haut Conseil (Senat) Khaled El Machri, et les milices qui y voient une «trahison de la révolution» qui a emporté son père. Un Seif El Islam qui au demeurant maille à partir avec la justice internationale.

Et encore dans cette liste de présidentiables, il y a un certain maréchal Haftar, qui faute d’avoir pu conquérir le pouvoir par les armes, le veut par les urnes ! L’ex-homme fort de la cyrénaïque était et demeure peut-être le chouchou des Français et bien d’autres comme l’Egyptien, le maréchal Al-Sissi. Un Haftar qui avait les faveurs de l’Egypte, et a été reçu par Macron, en marge de ce sommet. Le pays des Pharaons, a son mot à dire dans cette Libye, même avec la nomination d’Abdel Hamid Beiba, comme premier ministre, lui aussi dubitatif mais partant pour ces élections

Alors que du côté de la tripolitaine, rien n’est joué aussi. Des élections improbables donc décrétées par des non-Libyens, avec plusieurs équations dont les résolutions ne seront pas aussi simples. Sans des balises toute action pour apporter la paix au pays est d’avance vouée à l’échec, y compris principalement ces élections.

Ce 12 novembre, l’enthousiasme, le volontarisme et la foi de la vingtaine de dirigeants sont à louer, mais le terrain libyen reste fangeux et glissant incitant non seulement à la prudence, mais à un certain pessimisme.

La REDACTION

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