Si l’on voulait mesurer le degré de décisions des chefs d’Etat de la CEDEAO, à appliquer un remède de cheval au malade politique malien, c’est ce double sommet d’Accra :
– D’abord les 6 présidents et le patron de la diplomatie du Togo, de l’UEMOA se sont rencontrés pour parler d’une même voix et à écouter son président, le Burkinabè Roch Kaboré, «le mandat de 5 ans » ramené illico presto à 4 ans, ce 8 janvier via 2 émissaires qui ont atterri à Accra, tout ce yoyo sur la durée de la Transition dont la destinée prenait fin, ce 27 février, passe mal à l’UEMOA. Et il y aura des sanctions.
– Ensuite, pour ce 8e raout extraordinaire de la CEDEAO consacré aux coups d’Etat et à la Transition au Mali, les chefs d’Etat ont endossé les costumes et les boubous du père-fouettard.
L’organisation sous-régionale a tapé là où ça fait vraiment très mal : le portefeuille avec la fermeture de toutes ouvertures bancaires centrales et commerciales et même sous-régionales (BCEAO, BIDC, BOAD), impossibilité d’effectuer des transactions commerciales entre le Mali et la CEDEAO, à l’exclusion des produits médicaux (équipements et fournitures), produits pétroliers et électricité, et produits de 1ère nécessité, il n’est pas jusqu’aux ambassadeurs du Mali de l’espace CEDEAO qui seront priés de faire leurs valises pour retourner à Bamako.
Bien loin l’image de cette CEDEAO incapable de prendre quoique ce soit contre un mauvais élève de sa sphère géographique et qu’on accusait à minima d’impotence, voici venue la CEDEAO, qui tente de sauver la face, de circonscrire un très mauvais exemple qui pourrait faire contagion, et qui risque de la rendre inutile, sauf à être pompier après les autodafés. La CEDEAO refuse de subir les coups d’Etat et la durée de la Transition propos lâchés en substance par Nana-Akufo visiblement agacé. Face à des militaires qui ont pris un pays en otage, qui rusent sur une géopolitique dont tout le Sahel pourrait payer les pots cassés, notamment par cette inévitable «déconfliction» Russie-France, via Wagner-Barkhane, et ce bail illégal de 5 ou 4ans qu’ils veulent se donner, malgré tous les appels à la raison, et au fait qu’une transition crée les conditions pour de bonnes élections, laissant le pouvoir élu, implémenter tout ce qui est armature institutionnelle, face à tous ces éléments, la Transitions demeure autiste brandissant la lutte contre le terrorisme, la malgouvernance … pour justifier un séjour de plusieurs années à Koulouba. Et vlan voilà les sanctions de la CEDEAO !
Naturellement, ne nous voilons pas la face, cet ersatz de mesures lourdes et contraignantes feront des victimes au sein de simples Maliens, malgré les précautionneuses exceptions prises, car que ce soit le système bancaire ou commercial, les populations y sont mêlées peu ou prou.
La question qui importe est de savoir de la CEDEAO, et du Mali, qui sera le premier à faire marche-arrière ? Le 27 février n’est pas tenable chacun le sait mais de part et d’autre d’Accra et de Bamako, on attend de voir qui va céder.
La CEDEAO sera sous le feu des droits-de-l’hommiste qui brandiront des Maliens en guenilles souffreteux et ployant sous le poids des sanctions, dans une économie déjà sous-perfusion, objurguant la CEDEAO de ramollir les sanctions.
La Transition sera aussi prise entre le feu de ces sanctions et une partie des Maliens, qui estiment que la Transition n’est pas plus que le Mali, selon l’adage bien connu, les dirigeants passent surtout transitionnels, mais le peuple reste ! Douloureux nœud gordien.
La REDACTION
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