Le divorce semble définitivement consommé entre les deux hommes que le destin avait pourtant unit. Après sa démission du perchoir, Guillaume Soro semble en avoir gros sur le cœur contre son ancien mentor Alassane Ouattara. Dans une vidéo diffusée, l’ancien premier ministre s’est lâché contre le président Ouattara qu’il accuse de «harcèlement» et qu’il dit ne plus reconnaître. Voici la substance de ses propos :
«Le 5 janvier le président m’a reçu à sa demande et a souhaité que je milite au RHDP…Il (Alassane Ouattara, ndlr) m’a dit alors, que le congrès était très important et que si je ne me rendais pas au congrès, il serait contraint de me demander de rendre ma démission, ce que j’ai acquiescé sans hésitation d’ailleurs. Le 24 janvier à nouveau le président me convoque, il me demande à savoir si j’avais changé d’idée, je lui ai dit non Monsieur le président, c’est tout réfléchi, je ne suis pas RHDP et que je ne comptais pas me rendre au congrès, le président m’a dit bon dans ces conditions, il faut que je rende ma démission, je lui ai dit d’accord, il ne restait que nous puissions nous mettre d’accord», a expliqué le député RDR de Ferkéssedougou.
Il poursuit : «Après le congrès le 27, le président m’a appelé en colère pour dire que j’avais fait une démission orale et que par conséquent il m’enverrait des émissaires et ces émissaires sont arrivés chez moi je dis bien le 28 janvier à 17H30, qu’ils m’ont envoyé une note et m’ont demandé de signer ma démission, d’autant plus que selon eux j’avais fait une démission orale, je leur ai dit mais si j’ai fait une démission orale je ne suis plus votre interlocuteur, on ne peut pas démissionner pour le même poste deux fois, par la suite j’ai envoyé un courrier au président pour lui dire que je voulais qu’on préserve la dignité de l’institution parlementaire et que si je devais démissionner je voulais que ça se fasse conformément à la Constitution c’est à dire la convocation de l’actuelle session extraordinaire, on aurait pu attendre l’ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée le 1er avril pour que je rende ma démission, rien ne pressait. Après tout ce que je viens de vous dire si ce n’est pas du harcèlement, on peut parler d’insistance», s’est-il navré.
Guillaume Soro termine par cette explication: «Depuis deux ans, depuis mai 2017, je me suis préparé à cette éventualité (démission, ndlr), parce que si vous vous souvenez bien, le président Ouattara, au cours d’une interview, pour la première fois, m’a appelé jeune homme, ce n’est pas le mot jeune homme qui m’a choqué par ce que bon évidemment le mot jeune homme peut même être affectif, mais c’est la colère et la rage et qui ont entouré le mot jeune homme, c’est ainsi que j’ai dit à mes collaborateurs le monsieur que j’aie connu dans l’opposition qui était charmeur, qui était élégant, aujourd’hui, devenu président n’était plus le même, ça ne devrait surprendre personne qu’aujourd’hui, Alassane demande ma démission de la tête du parlement, comme disait quelqu’un, on gagne un père, on perd un père».
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