La dangereuse et risquée 3e tentation de Sékoutoureya le palais présidentiel guinéen se précise donc pour Alpha Condé et ce, depuis le pays de l’Oncle Sam.
La question rendait Alpha Condé sanguin, et quelques journalistes obséquieux qui ont osé la poser ont subi la foudre du n°1 guinéen, qui, invariablement, renvoyait au peuple guinéen : Condé est-il candidat à un 3e mandat ? On subodorait déjà la réponse avec le grand ‘’basard’’ auquel se livre actuellement le premier ministre Kassory Fofana, mandaté par son maître d’effectuer de larges échanges avec les couches socio-politiques pour l’organisation d’un référendum constitutionnel en vue de toiletter la Loi fondamentale, relativement au nombre de mandats présidentiels.
Pour tous ceux qui pensaient qu’Alpha Condé, l’opposant historique aux différents présidents guinéens de Sékou Touré à Dadis Camara, ne franchirait pas le Rubicon se retrouvent transis car ils ont tous faux.
Depuis la ville-pomme américaine, et en marge de la 74e AG de l’ONU, où nombre de ses collègues ont longuement parlé de climat, et de lutte contre le terrorisme, notamment les présidents burkinabè Roch Kaboré, nigérian Muhamudu Buhari, tchadien Idriss Déby, Alpha Condé a lui, dans une vidéo devenue virale, invité ses compatriotes à se «prépare à un référendum et à des élections».
C’est un aveu, c’est la confirmation d’une volonté irrépressible, longtemps refoulée, qui est ainsi révélée alors que les «larges consultations» auxquelles s’adonne son chef de gouvernement ne s’achèveront que demain 26 septembre 2019, déjà Alpha Condé depuis New-York, est sûr que le ‘’Oui’’ l’emportera, et il annonce les échéances électorales.
Le président guinéen a manqué une occasion de se taire, car non seulement c’est inélégant de parler d’un sujet national aussi important et fondamental hors des frontières, mais Alpha Condé met de l’eau au moulin de ceux qui l’accusent de vouloir rester scotché à son fauteuil.
A commencer par son opposition regroupée au sein du Front pour la défense de la constitution (FDC). Les Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et de nombreux syndicats, sont depuis des lustres vent debout contre cette velléité de 3e levée indue.
C’est tout de même incroyable et pitoyable de la part de cet octogénaire, qui aura passé 40 ans dans l’opposition, et qui dirige la Guinée depuis 2010 et dont le second et ultime mandat s’achève en octobre 2020. C’est incompréhensible, cette frénésie pouvoiriste qui anime le n°1 guinéen, car il pourrait sortir par le haut s’il y renonce !
Lui qui sait déjà que ce débat national sur une modification de la constitution est rejetée, qui n’ignore pas que le contexte régional est défavorable au charcutage constitutionnel, et autre bonus au pouvoir, sait qu’il évoluera sur une pente raide.
Le cas burkinabè de Blaise Compaoré, qui avait lui la légalité pour biffer l’impromptu article 37 est riche de leçons.
Alpha Condé joue avec une étincelle qui pourrait déclencher un grand incendie dans cette Guinée, qu’il sait inflammable. Le pouvoir corrompt, vraiment et le pouvoir absolu corrompt absolument, mais il est toujours temps, pour Alpha Condé de faire un rétropédalage et faire le deuil de toucher à l’article 27 s’il ne veut pas sortir petitement de l’Histoire en vendangeant ses 10 ans de mandat, par un 3e mandat abscons.
La REDACTION
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