Officialisation d’un désamour qu’on savait existant ou prélude à un congédiement inéluctable ? En clair, celui qui a été commis comme premier ministre par les militaires au pouvoir en a-t-il assez de faire le job, ou sent-il que son licenciement de la primature est proche ?
A moins que ce ne soit les 2 à la fois ! Ou même une troisième hypothèse farfelue mais réaliste en politique : peut-être que Monsieur le premier ministre dans un jeu de rôle se fait le Sherpa des militaires pour lancer un ballon de sonde afin de prendre la température de l’opinion. Car, on le sait le CNT a voté dans le Budget 2025 80 milliards réservés aux élections ! Et qui dit élections dit fin de la Transition même si c’est avec toujours Assimi Goïta en…civil !
A moins que ce ne soit une approche pour se réconcilier avec son groupe le M5-RFP et sa figure totémique l’imam Dicko avec lesquels les relations s’étant tendues, justement à cause de ses sorties trop pro-dirigeants militaires !
On savait Choguel Kokala Maïga, volubile fort en thèmes, défendant la Transition becs et ongles, grand imprécateur de tous ceux qui critiquent le pouvoir Goïta, mais de temps en temps l’homme se trahissait, à moins que ce ne soit des lapsus, on dénotait souvent des divergences de sa part d’avec ses patrons.
En tout cas, difficile de ne pas penser à tous ces scénarii en écoutant l’encore premier ministre malien devant son mouvement, le M5-RFP, relayé par les médias locaux et Facebook du Mali.
«La Transition était censée prendre fin le 23 mars 2024. Mais, elle a été reportée sine die unilatéralement sans débat au sein du gouvernement», dixit Choguel Maïga. Si ce n’est pas un grief envers ses patrons, ça y ressemble, celui de ne pas être associé à la conduite de la Transition, lui, le premier ministre. D’ailleurs, il ajoutera agacé. «Il n’existe aucun débat sur la question. Le premier ministre est réduit à se contenter des rumeurs de la presse ou une interprétation hasardeuse des faits et gestes du ministère de l’Administration».
C’est limpide, le PM se plaint d’être un faire-valoir, et de se coltiner toutes les décisions nationales et suivre tout ce qui se décide par les militaires.
Et cette salve premier ministérielle serait incomplète, si on n’ajoutait pas cette perspective peu reluisante si rien n’est fait vers une fin de transition : «Le spectre de la confusion et de l’amalgame plane sur la Transition, avec dussé-je, je me répéter, les risques de graves remises en cause et de risques de retour en arrière».
Ce n’est pas la première fois qu’un responsable du M5-RFP lance de telles amabilités envers les dirigeants militaires, en mai dernier, c’était le cas et une dizaine de personnes ont tâté de la prison pour cela, dont un proche de Choguel.
Du côté du pouvoir, si l’on n’a pas commenté ce brûlot de Choguel, on a néanmoins entendu un du sérail dire en substance de façon sibylline que Choguel sait pourquoi, il parle ainsi.
En réalité pourtant, si on peut déplorer que le PM, habituellement indécrottable avocat du pouvoir, se soit mué en quasi-inquisiteur de ce dernier, ruant dans les brancards en réalité donc, la question des élections n’est pas un sujet tabou au Mali. Car opposants et même le pouvoir en parlent, un Budget de 80 milliards a été voté dans la Loi de finances gestion 2025, et même que (ce qui n’est pas encore confirmé officiellement) la candidature de Assimi Goïta est sur la table. Choguel Maïga, a-t-il encore embarqué les gens en jouant au Sherpa ? La REDACTION
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