L’équipée putschiste ou le grand bluff d’Evgueni Prigojine du 23 juin 2023 aura eu au moins l’avantage de faire connaître un peu plus ce que fait Wagner en Afrique notamment au Mali et surtout en RCA.
Dès le lendemain d’ailleurs de ce coup de sang de l’alors patron des supplétifs russes, l’inamovible ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov avait fait une sortie pour affirmer que les activités de Wagner se poursuivaient allègrement sur le continent, et que tout bouge pour que rien ne bouge.
En RCA, les autorités s’étaient même gargarisées des rumeurs de cessation des travaux de Wagner dans le pays. La rumeur ayant la vie dure, il était toujours question du départ de Wagner du pays de Bathélémy Boganda.
Que nenni a répondu, ce 17 juillet 2023 un des bras droits de Prigojine, Alexandre Ivanov, lequel maintient que «les entreprises associées à des investissements russes continuent d’opérer en Centrafrique». Ainsi donc, sécurité, Bois de luxe, mines…tout travail lié à ces domaines n’a pas connu d’arrêt selon Wagner. Ça, ce n’est pas nouveau, du côté de Moscou, le discours est du même tonneau.
Ce qui détonne par contre, c’est qu’on croyait que Prigojine en exil forcé en Biélorussie, et ses hommes invités à intégrer l’armée ou à rentrer chez eux, on pensait donc la parenthèse Prigojine fermée, d’autant que Poutine a fait un peu le ménage dans l’armée.
L’ex-chef de Wagner n’a pas obtenu la tête ni du ministre de la Défense russe… ni celle du chef d’Etat-major des armées. Mais la récente sortie d’Alexandre Ivanov jette le trouble sur le cas Wagner, car on a la vague impression que la défiance envers Poutine n’a pas cessé. Passe encore qu’il affirme que «l’intégration d’entreprises russes en Afrique est principalement la réussite de Prigojine», mais lorsqu’il se pique à imposer un agenda au maître du Kremlin pour le sommet Russie-Afrique du 27 juillet prochain à Saint-Pétersbourg en cinglant un conseil : «Du sérieux et non du glamour» pour cette rencontre. C’est un humour salace ou du moins, c’est un crime de lèse-majesté que de vouloir dire à Poutine ce qu’il doit faire avec l’Afrique.
Comment Wagner, fabrication de Poutine, qui plus est, un simple lieutenant de Prigojine peut-il se risquer à un tel écart de langage ? Ça semble toujours grésiller sur la ligne Wagner-Moscou, il y a de l’eau dans le gaz.
Wagner a-t-il échappé vraiment au contrôle de Poutine ? Cette sortie d’ailleurs doit rappeler aux pays traitant avec ces paramilitaires russes, de daigner éclaircir cette situation avec la Russie, à ce raout Russafrique, car si Wagner n’est plus chapeauté par la Russie, il y a lieu de le savoir et d’aviser peut-être. En tout cas, ce rendez-vous dans 2 semaines doit être aussi, outre la cruciale question des céréales, celui de la clarification…sur Wagner.
La REDACTION
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