Soudan-Libye : Deux sommets de l’UA au Caire pour rien ?

Soudan-Libye : Deux sommets de l’UA au Caire pour rien ?

De plus en plus, l’UA commence à embrayer sur les problèmes domestiques du continent. A preuve, ces jamborées d’aujourd’hui au Caire en Egypte consacrés à la situation au Soudan englué dans une crise politique depuis la chute de son timonier Omar El béchir, et en Libye où l’attelage bicéphale qui cornaque la Jamahiriya postkadhafienne est en guerre opposant le maréchal Haftar à son ennemi intime Sarraj.

Que peut-on attendre de ces 2 raouts ?

Au Soudan d’abord : un tel sommet peut-il sauver le Conseil national de Transition pris entre le marteau de l’Association des professionnels du Soudan (APS) et le mouvement «Changement et Liberté», et l’enclume du système El Béchir, décidé à garder ses privilèges ?

Malgré le consensuel Abderamane Burhan, qui devise avec les manifestants, malgré l’appel des militaires pour remettre le pouvoir aux civils, rien n’y fait, car ceux qui ont déboulonné celui que recherche ardemment la CPI, sentent qu’à la moindre erreur, on risque de leur voler cette révolution, débutée le 19 décembre 2018.

Et puis l’hôte même du sommet n’est-il pas mal placé pour donner des leçons aux Soudanais ? Lui le maréchal Al Sissi qui a fait charcuter la Constitution, ramenant le mandat de 4 à 6 ans, et remettant les compteurs à zéro, pour régner jusqu’en 2030 peut-il se piquer de donner des leçons aux Soudanais ? Quels conseils peut-il prodiguer à ses frères d’armes soudanais, du conseil national de transition ? Sinon que de suivre son exemple à lui ?

En Libye, on voit mal comment l’UA peut réussir là où les intérêts des grandes puissantes sont en jeu. Les Occidentaux et les Américains ont un œil sur cette Libye, particulièrement sur le service après-vente (SAV), à savoir la reconstruction et le pétrole, après la mort du Guide. Pour cela, ils ont besoin que la guerre actuelle ait un vainqueur fort qui puisse leur garantir l’accès tranquille à ce SAV.

Et apparemment malgré le fait qu’on professe urbi et orbi que c’est Sarraj, le «gars» reconnu par la Communauté internationale (laquelle ?), les curseurs de la même Communauté tournent  de plus en plus vers Haftar, avec le coup de fil de Trump à ce dernier, l’audience accordée par Al Sissi à Haftar et bien d’autres rapprochements.

Alors, que peut-on véritablement attendre de ces 2 sommets de l’UA sur le Soudan et la Libye ? Pas grand-chose, pour ne pas dire rien.

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR