Soumaïla Cissé invite les Maliens dans la rue : «Je ne reconnais pas le président élu IBK»

Soumaïla Cissé invite les Maliens dans la rue : «Je ne reconnais pas le président élu IBK»

La fête de Takaski passée et les boubous rangés, les Maliens redescendent dans les arènes politiques. Hier après-midi, dans la salle de conférence de l’hôtel Salam, Soumaïla Cissé a rejeté les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle. Il ne reconnait pas IBK comme président de la république du Mali.

Après la cérémonie de proclamation de la Cour constitutionnelle et la déclaration du président élu Ibrahim Boubacar Keïta qui a tendu la main à son «jeune frère», la sortie de Soumaïla Cissé était attendue dans la capitale malienne. Comme cela est devenu de coutume, pas moins de 200 militants et sympathisants acquis à la cause du candidat battu ont pris d’assaut la salle de conférence de l’hôtel Salam au grand dam des journalistes.

D’entréede jeu, le décor a été planté par le maitre de cérémonie. «Je n’ai pas une tête à démissionner», avait lancé non sans humour la présidente de la Cour constitutionnelle. En réponse, le maitre de cérémonie qui ne manque pas lui non plus d’humour dira : «Dame Manassa, joli prénom typiquement malien et sa Cour, ont cru bon s’asseoir à demeure, dans la dénégation des résultats de l’élection du 29 juillet et 12 août. Le ton ironiquement infantile qu’elle a utilisé laisse entrevoir sa partialité honteuse et son mépris pour le peuple Malien, à qui elle doit pourtant sa résurrection. L’âge ne pardonne pas, il rend souvent la mémoire courte».

Prenant la parole sous les cris de «Soumi président», le «résistant postélectoral» malien n’a pas manqué d’entrouvrir quelques dossiers relatifs à la mal gouvernance du président IBK. C’est notamment les surfacturations liées à l’achat de l’avion présidentiel, de l’achat d’armement au profit de l’armée malien, l’affaire de l’engrais frelaté et bien d’autres. Pour rappeler son esprit républicain, Soumaïla Cissé a tenu à remémorer l’opinion nationale et internationale, qu’en 2002 et 2013, il avait successivement félicité ATT et IBK, allant jusqu’au domicile du dernier cité, avec toute sa famille. Mais face à ce qu’il qualifie de «violation grave du droit des Maliens», l’éternel dauphin refuse de se faire égorger comme un mouton de Tabaski. «Bientôt, les élections législatives locales et régionales, soyez assuré que l’achat de conscience, de tricherie, de bourrage d’urne, vont engendrer un monstre démocratique…». Pour éviter toute situation «douloureuse et potentiellement dangereuse», il importe que le peuple malien, épris de justice se mette debout pour défendre ses droits. La situation, dira-t-il comme pour faire un clin d’œil à ceux qui ont salué la réélection d’IBK, va au-delà de la reconnaissance de la victoire ou de la défaite d’un candidat. Il est donc important que les uns et les autres aient une «lecture sincère et lucide» du cas malien. Le peuple ne peut accepter qu’un «conglomérat clanique, partisan et familial privatise le Mali à son seul profit», martèlera-t-il, avant de relever que l’injustice et l’imputé engendrent la colère. Et pour Soumi, cette colère est légitime lorsque le peuple se sent floué. Aussi, les preuves de manipulation des résultats, des fraudes et des bourrages d’urnes ayant été établies, il ne reconnaît pas Les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle. «Je rejette catégoriquement et sans équivoque les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle, par conséquent, je ne reconnais pas élu, le président déclaré par elle», lancera-t-il.

Il est venu le temps de «rétablir la vérité, il est temps de restituer la victoire volée. En votre nom, je ne céderais pas. J’en appelle à la mobilisation de tous les Maliens jeunes, femmes, syndicats, candidas, à la constitution d’un large front pour l’éradication de l’achat de la conscience des Maliens, contre la fraude et le vol. Aussi, le samedi 25 août prochain, il invite les Maliens épris de justice à une marche pacifique, sans débordement, sans violence. Marchons pour que le libre choix soit connu, pour rétablir votre victoire, pour sauvegarder la démocratie malienne». Le défi est lancé !

Hamed JUNIOR à Bamako

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