Soutiens africains à Riyad dans l’affaire Khashoggi : C’est dans la solitude qu’on connait les vrais… intéressés

Soutiens africains à Riyad dans l’affaire Khashoggi : C’est dans la solitude qu’on connait les vrais… intéressés

Une tempête de protestations s’est soulevée contre Riyad depuis que la mort du journaliste Khashoggi est sortie de sous la chape de plomb. Les condamnations fusent de partout, au point où le royaume ne voit plus clair dans cette grisaille de réprobations. A part le gouvernement africain qui souffle le chaud et le froid, le reste des puissances occidentales rivalisent de propos et de sermons.

Du côté du continent africain, l’Afrique de l’Est surprend. Des pays se sont en effet rangés du côté de l’Arabie Saoudite, la soulageant quelque peu de ce moment de solitude qu’il traverse tel un bédouin dans une tempête de sable. En premier lieu, le Soudan du Sud. Le sous-secrétaire du ministère des affaires étrangères Baak Wol a trouvé des traits d’honorabilité dans la position de l’Arabie saoudite, arguant que cet avis a été donné en toute indépendance.

Mais l’on sait que le Soudan du Sud traverse une zone de fortes turbulences qui n’est pas du tout appréciée par les Etats-Unis d’Amérique. Sachant que ce dernier voudrait voir son alliée l’Arabie saoudite vite tirée de ce sale quart d’heure, une manifestation de soutien dans ce moment de doute et mise en quarantaine de fait pourrait attendrir Washington.

Djibouti a également eu des mots de compassion pour la « malheureuse » Arabie Saoudite, qui serait victime, d’une campagne médiatique visant à noircir l’immaculée image de l’alliée des Emirats arabes unis, avec qui Djibouti a justement quelques déboires à régler. La Somalie et l’Ethiopie pourraient également avoir quelques prébendes à tirer en se rageant du côté des Arabes.

Cette situation vient démontrer donc une bonne fois pour toutes que les pays n’ont pas de sentiments. Ils n’usent pas d’émotions. Ils ne sont guidés que par leurs intérêts. Ceux qui ne l’avaient pas encore compris pourraient trouver là une occasion de se faire une bonne leçon.

On comprend donc que ces pays africains veuillent tirer quelques avantages de cette situation qui s’est passée à plusieurs milles de leurs frontières. Mais leur attitude donne toutefois une idée de ce qu’ils pensent des droits humains et des valeurs qui guident la démocratie. Il ne faudrait donc pas s’attendre à ce qu’ils figurent dans les rangs des défenseurs de la liberté de  la presse et du droit à la vie.  Il reste à espérer qu’ils auront un bon retour d’ascenseur lorsque la mort de Khashoggi sera tirée au clair et les responsabilités situées. Le cas échéant, ce serait bien un inutile coup de mauvaise pub.

Ahmed BAMBARA

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