Supposés charnier de Gossi et viols aériens  du territoire malien : «Cachez-moi ces cadavres  blancs que je ne saurai voir»

Supposés charnier de Gossi et viols aériens  du territoire malien : «Cachez-moi ces cadavres  blancs que je ne saurai voir»

Bien sûr, il y a Moura qui ne passe pas, mais il y a cette guerre feutrée entre Wagner et la France qui reste d’actualité au sujet de la lutte contre le terrorisme au Mali.

Et voilà que vient s’ajouter une histoire d’espionnage aérien de l’armée française à l’égard des FAMa et leurs supplétifs russes. Dans un communiqué au ton comminatoire et protestataire, Bamako pointe du doigt, le viol de son territoire, au moins une cinquantaine de fois depuis janvier 2022. Par exemple, pourquoi avoir cédé la base militaire de Gossi aux FAMa et continuer à la filmer aériennement via un drone le 20 avril dernier ? S’indigne Bamako.

En fait, la colère noire des militaires qui régentent actuellement le Mali ont trait à des images de soldats maliens grouillant autour de cadavres blancs qu’on recouvre de sable, par des croque-morts de circonstance. Manifestement, le charnier de Gossi n’est pas une invention. L’Etat-major français est catégorique sur les inhumations qui concernaient des paramilitaires russes de wagner.

Voilà une affaire qui ne va pas favoriser des relations Paris-Bamako, déjà polaires pour plusieurs histoires, dont le best of reste le double coup d’Etat, les invectives de part et d’autre, les renvois de l’ambassadeur français, de Barkhane et de Takuba  le charnier de Moura … et ces enterrements de soldats au teint pâle filmés par l’armée française. Du côté de la Transition malienne, l’argumentaire est tout trouvé : si l’armée tricolore peut filmer des scènes de ce genre, pourquoi n’use-t-elle pas des mêmes drones et technologies pour repérer les terroristes qui sont souvent au nombre de 200, juchés sur des motocyclettes qui font du boucan ? Comment expliquer que les FAMa, lorsque Barkhane était au Mali, soient chaque fois surprises dans leurs casernements, cueillies tôt le matin ou tard la nuit avec des dizaines de victimes, sans que cette même armée française, ne puisse pas envoyer des images préventives ?

Argument vrai à moitié, mais très spécieux, car le renseignement incombe aussi aux FAMa, et ce sont surtout les Américains, qui sont à la pointe au Sahel dans ce domaine et apportent un concours précieux (en plus de la logistique) aux Français.

Ensuite, c’est une ligne de défense bancale de la part de Bamako, car ce qui est en question ici, c’est le sempiternel déni qu’il n’y a pas l’ombre d’un mercenaire étranger, a fortiori russe au Mali.

En dépit de la mise au point, il y a 2 mois de Vladimir Poutine, qui a bien précisé, que les Russes qui opèrent au Mali appartiennent à une société privée, et n’ont rien à voir avec le Kremlin, Bamako continue à être dans la dénégation. Or c’est de bonne guerre aussi pour les Français pour qui d’abord une coexistence entre Barkhane et Wagner est inenvisageable, ensuite, Paris table sur les exactions supposées ou réelles de cette société paramilitaire, en Centrafrique par exemple pour dire que Wagner n’est pas indiqué pour la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Moura par exemple reste une grosse énigme car ce n’est pas un Timisoara malien, mais il y a bel et bien eu massacre de plus de 200 personnes. Avec cette polémique sur ces cadavres à moitié inhumés qu’on a filmés, la France et le Mali repartent de plus bel dans leur bagarre dont on ne sait pas à quand l’armistice.

La REDACTION

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