Suppression de l’IUTS : Des milliers de travailleurs ont battu le pavé

Suppression de l’IUTS : Des milliers de travailleurs ont battu le pavé

Sur appel de la coalition syndicale, les travailleurs du public ont manifesté contre l’application de l’IUTS sur les primes et indemnités à travers une marche-meeting qui a regroupé un monde fou, le samedi 7 mars 2020 à Ouagadougou. Après avoir fustigé l’attitude du gouvernement dans cette crise, les leaders syndicaux ont appelé les travailleurs sur l’ensemble du territoire à poursuivre les actions sectorielles, à préparer la grève générale du 16 au 20 mars 2020, qui sera ponctuée par une marche-meeting le mardi 17 mars.

Les travailleurs du public sont mobilisés contre l’application de l’IUTS sur les indemnités et les primes qui leur sont versées et ils sont déterminés à faire plier le gouvernement. Sur appel de la coalition syndicale d’une quarantaine, c’est une grande foule qui a marché dans les rues de la capitale le 7 mars 2020, pour exiger la suppression pure et simple de cet impôt. De loin, on pouvait entendre les manifestants criés : «Mobilisation et lutte camarades, mobilisation et lutte pour la suppression de l’IUTS, mobilisation et lutte camarades pour la correction avec incidence financière, mobilisation et lutte camarades pour le respect des libertés syndicales; mobilisation et lutte pour la suppression de certaines dispositions du code pénal». Egalement, quand les leaders syndicaux scandaient : «contre la paupérisation des braves travailleurs», «contre le pillage de nos ressources» ;  ils répondaient en chœur : «en avant camarades», «en avant camarades pour le jugement des criminels aux cols blancs». C’est dans cette ambiance surchauffée, que les milliers de travailleurs qui ont pris part à la marche ont fait le tour de la ville pour revenir à la Bourse du travail qui était le point de départ.

S’adressant à la foule acquise à la cause, Bassolma Bazié justifie l’organisation de la manifestation, les actions sectorielles engagées par les différents syndicats, la grève de cinq jours, par la volonté des syndicats d’engager une ferme résistance contre les agressions dont sont victimes les travailleurs et leurs organisations de la part du pouvoir MPP et ses alliés.

Pour lui donc, l’application de cet impôt a pour objectif : de diviser les travailleurs et liquider leurs organisations de lutte, opposer les travailleurs du public à ceux du privé et du parapublic, opérer une diminution des salaires conformément aux injections du FMI, reléguer au second plan les préoccupations essentielles des populations en générale et des travailleurs en particulier et masquer l’incurie du MPP dans sa gestion du pouvoir, etc.

L’attitude adoptée par le gouvernement dans cette crise a été fustigée par le leader syndical qui déclare : «la CGT-B et les syndicats qui ont engagé la lutte en cours sont présentés comme des extrémistes qui refusent de payer l’impôt, qui sont responsables de la rupture des négociations avec le gouvernement». Pour arriver à ses fins, il accuse le pouvoir d’avoir engagé une campagne médiatique tous azimuts, recourant à des «mercenaires» pour occuper les réseaux sociaux, à la calomnie et au mensonge.

Ce qui frappe et indigne les travailleurs et les citoyens de façon générale, d’après Bassolma Bazié, c’est que le gouvernement au moment où il choisit de s’attaquer aux travailleurs, ferme les yeux sur les détournements, les vols, les fraudes et autres malversations, qui font perdre à l’Etat, des centaines et des centaines de milliards de francs CFA. Face à ce qu’ils qualifient de graves dérives qui marquent la gestion du pouvoir MPP, les syndicats ne pouvant plus rester silencieux, ont exigé la satisfaction de leur plateforme revendicative qui se décline en cinq points.

Au nom donc de l’ensemble des syndicats engagés dans le bras de fer en cours, Bassolma Bazié a invité les travailleurs sur l’ensemble du territoire à poursuivre les actions sectorielles, à préparer la grève générale du 16 au 20 mars 2020, qui sera ponctuée par une marche-meeting le mardi 17 mars.

Edoé MENSAH-DOMKPIN et Pélagie OUEDRAOGO

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