Suspension de la révocation des 57 juges en Tunisie: le tribunal administratif de Tunis siffle la fin de la récréation pour Kaïs Saïed

Suspension de la révocation des 57 juges en Tunisie: le tribunal administratif de Tunis siffle la fin de la récréation pour Kaïs Saïed

Coup d’arrêt pour la folle cravache du président Kaïs Saïed contre les institutions de son pays. Près de deux mois après la décision de révocation de 57 juges par le chef de l’Etat tunisien, le tribunal administratif de Tunis a suspendu l’exécution de la décision. Cette décision a été motivée par l’examen des documents de l’enquête dont les conclusions n’établissent aucun lien avec les accusations portées contre ces hommes en toge. Il n’y avait donc pas de quoi fouetter un magistrat, même si le président tunisien semblait sûr de son fait. Les faits reprochés aux accusés étaient graves, (soupçons de corruption, pour « changement du cours de certaines affaires », et pour perturbations d’enquêtes dans des dossiers de terrorisme, corruption financière et morale) et c’est l’argument qui a servi à leur révocation. Ces révocations avaient provoqué un tollé général et une levée de boucliers des syndicats et partis politiques. Mais que nenni, en dépit des pressions, l’homme est resté inflexible.

Dans sa décision, le tribunal administratif va plus loin en annonçant le retour imminent de 48 des 57 juges à leur bureau après examen des données factuelles et juridiques en vigueur. Premier revers pour cet universitaire devenu président et pourtant spécialiste du Droit constitutionnel qui multiplie des entorses à la loi. Son élection à la tête du pays avait pourtant nourri les espoirs de nombre de ses compatriotes qui ont fini par déchanter en découvrant son côté autocrate à l’épreuve du pouvoir. Le bout du tunnel reste loin pour les juges et les institutions du pays, car le locataire du palais présidentiel de Carthage n’a pas dit son dernier mot dans sa volonté de caporaliser les institutions de son pays.

En attendant la réaction de la présidence à cette décision, les questions foisonnent. Le président Kaïs va-t-il accepter de digérer ce qui s’apparente à une bravade ? Comment va-t-il accueillir ce revers de cette juridiction lui qui dans son élan de «dictateur» avait également dissous le parlement ?

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