Suspension des négociations au Soudan :Le chantage de raison du Conseil militaire

Suspension des négociations au Soudan :Le chantage de raison du Conseil militaire

Suspension donc des négociations entre les militaires et les turbulents manifestants soudanais. La junte s’est retirée de la table des discussions, histoire de se refaire une santé. Car, à vrai dire, les choses allaient un peu de mal en pis pour elle.

Jouant un peu sur la corde du chat échaudé qui craint l’eau froide, les manifestants ont appuyé sur le champignon de la «provocation», en poussant plus loin les frontières des barrages, au-delà du site historique de leur sit-in, à savoir l’état-major de l’armée.

Cette situation a bloqué le trafic dans les rues de Khartoum, vecteur donc de désordre et de pression sur le dos de la junte qui assume actuellement la réalité du pouvoir. Pour desserrer l’étau de la corde qui leur enserrait le cou, les généraux qui ont survécu à Omar El Béchir ont jugé prudent de s’emparer de la corde du chantage, histoire d’inquiéter les manifestants. Quelques coups de feu tirés à l’appui sur les manifestants ont achevé de convaincre ces derniers qu’il ne fallait pas tirer trop loin le bouchon.

Conséquence, les barrages sont en train d’être enlevés par ceux qui les ont posés, pensant que les militaires assurent qu’ils reprendront bientôt les négociations et que l’accord tant attendu sera finalement signé.

Il restera surtout à  s’accorder sur la coloration de la composition des différents organes dirigeants de la nouvelle transition. Et là-dessus, les militaires feront tout pour se garder la part du lion. Les manifestants ont démontré qu’ils n’étaient pas très enclins à leur faire des cadeaux. Respirant goulûment et à poumons déployés ce nouvel air de liberté, de possibilité de changement et de réelle prise en main de leur destin, les Soudanais pourraient se montrer impitoyables envers ceux qu’ils considèrent comme les fossoyeurs de leur indépendance et leur épanouissement.

Par exemple, Omar El Béchir pourrait avoir un billet d’avion tous frais payés pour La Haye où il déposera ses valises. Et ces valises pourraient contenir d’autres galons soudanais. Car les crimes dont on l’accuse, il ne les a certainement pas commis, poignard au poing, tout seul. Loin s’en faut. Alors, les militaires tiennent fermement le bol de lait du pouvoir au Soudan et comptent bien ne pas laisser s’en déposséder. Au moins, sans prendre de garanties .

Ahmed BAMBARA

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