Tabagisme : 4 800 Burkinabè en meurent chaque année

Tabagisme : 4 800 Burkinabè en meurent chaque année

L’unité de sevrage tabagique du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo, a commémoré la Journée mondiale sans tabac, hier 31 mai 2018, à Ouagadougou, sur le thème : «Tabac et cardiopathies», à travers une cérémonie qu’elle a organisée au sein de sa structure. 

Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du monde, a célébré la Journée mondiale sans tabac, le jeudi 31 mai 2018. Cette année, le thème retenu  est : «Tabac et cardiopathies». Cette cérémonie commémorative qui a eu lieu à l’unité de sevrage tabagique du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo, a été présidée par le chargé de mission du ministre de la santé, Dr  Narcisse Naré, représentant le ministre. Dans son intervention, il a de prime abord, adressé ses sincères félicitations à tous les acteurs de la lutte antitabac du Burkina Faso, des gros efforts accomplis dans cette lutte combien noble, mais difficile. Avant de poursuivre que le Burkina Faso est touché par l’épidémie du tabagisme, tout comme les autres pays en développement. Pour celui-ci, environ 4 800 Burkinabè meurent chaque année, de causes liées au tabac et les données épidémiologiques disponibles montrent que les plus jeunes sont les plus affectées par le phénomène. D’ailleurs, il a soutenu que face à l’acuité de tous ces problèmes liés au tabac, notre pays a ratifié la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) en juillet 2006, puis s’est doté d’une loi portant lutte contre le tabac en novembre 2010 et des textes d’application de cette loi, en décembre 2011, marquant ainsi, le point de départ d’une lutte coordonnée contre ce fléau. Aux dires de M. Naré, cette édition 2018, placée sous le thème «Tabac et cardiopathies», sera mise à profit pour interpeller les décideurs et les populations à plus d’engagement, afin de combattre les cardiopathies, les maladies vasculaires, les accidents vasculaires cérébraux liés à la consommation et à l’exposition à la fumée du tabac. Au nombre des activités au programme, le représentant du ministre affirme qu’avec l’appui technique et financier des partenaires et de la société civile, il est prévu, entre autres : l’organisation de sorties de contrôle de l’interdiction de fumer dans les lieux publics (restaurants, maquis), des sorties pour l’affichage des affiches sur «l’interdiction de fumer» dans des lieux publics, le lancement du numéro vert 80 00-12 39 qui servira à aider les populations à dénoncer les lieux où l’on fume, mais aussi, pour ceux désirant d’arrêter de fumer, d’appeler gratuitement… Jérémy Frère, chargé de projet à Expertise France, partenaire de cette journée, a confié qu’ils sont engagés auprès de la direction de la promotion en éducation de la santé pour pouvoir appuyer l’élaboration d’activités autour du thème, de la semaine antitabac et aussi, de la journée. En effet, il explique que pour cette semaine antitabac, ils appuient, à travers le Ministère de la santé, l’ensemble des partenaires qui organise des activités en lien avec cette semaine, telles les Organisations de la société civile (OSC). A l’en croire, la France mène actuellement, des projets de lutte  antitabac avec le Burkina qui a ratifié cette convention internationale en 2006 et qui affiche une réelle ambition politique et institutionnelle sur le sujet. C’est pourquoi dit-il, Expertise France appuie le Burkina Faso à mettre en œuvre sa stratégie nationale de lutte antitabac. Et d’ajouter que : «Nous avons à ce titre, pu ensemble, créer la première unité de sevrage d’Afrique de l’Ouest». Cette journée mondiale de lutte contre le tabac, de l’avis de M. Frère, est l’occasion de saluer les progrès du Burkina Faso qui vient de se conformer à la directive de l’UEMOA sur la taxation des produits du tabac. En sus, de saluer le courage législatif du pays.

Quid de l’unité de sevrage tabagique ? 

Selon le coordonnateur de l’unité de sevrage tabagique, le Professeur Georges Ouédraogo, «elle a pour objectif d’offrir des consultations d’aide au sevrage tabagique à tous les fumeurs et consommateurs de tabac qui veulent  être aidés dans leur décision d’arrêter de fumer. Elle participe aussi, à la sensibilisation de la population et des agents de la santé aux méfaits liés à la consommation du tabac. Nous assurons  la formation des agents de Yalgado et d’autres structures et menons aussi, des activités de recherche pour donner une image réelle du tabagisme au Burkina Faso». A la date du 5 mai 2017 (correspondant à son ouverture ) au 5 mai 2018, le professeur Ouédraogo souligne qu’ils ont reçu au total, 322 patients qui voulaient être aidés dans l’arrêt de la consommation du tabac et 105 visiteurs venus poser des questions sur ce fléau et les moyens de lutte. Pour sa part, il est possible d’arrêter carrément de fumer. «La cigarette n’est pas un aliment, donc n’est pas une obligation de consommation. Elle n’apporte rien de bon au corps humain et même si on y a goûté, on n’est pas pour autant dépendant. Et pour ceux qui sont dépendants, nous sommes là pour les délivrer», a conclu le coordonnateur de l’unité de sevrage tabagique du CHU-YO.

Boureima SAWADOGO

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