Tabaski et tentative d’assassinat au couteau du président au Mali : Qui a osé vouloir offrir en sacrifice Assimi Goïta ?

Tabaski et tentative d’assassinat au couteau du président au Mali : Qui a osé vouloir offrir en sacrifice Assimi Goïta ?

On savait bien que le président de la transition malienne Assimi Goïta n’avait pas que des thuriféraires et des amis au Mali. Et dans un pays où les coups d’Etat ont parfois été sanglants, même si toute- fois depuis quelques temps, ce sont plutôt douces révolutions de palais sans effusion de sang,  la tentative d’abréger la vie d’un président n’est pas si extraordinaire. Toutefois, c’est le modus operandi et le lieu choisi pour le faire qui laisse perplexe. Et toutes les hypothèses sont plausibles, en attendant que les lumières des enquêtes lancées sur les deux jeunes agresseurs armés de couteau jaillissent pour éclairer la lanterne de pas mal d’éberlués.

La première hypothèse peut laisser susurrer à l’oreille que le président de la transition peut ne pas être étranger à cette agression. La politique est un art et cet art compte la manipulation, le paraître et la victimisation dans ses multiples cordes. Certes, ce n’est pas une certitude absolue, mais dans les configurations d’ordre politique, rien n’est à exclure. Il reste maintenant à savoir l’idée qui lui serait venue d’ourdir pareille machination. Pour s’attirer la sympathie des Maliens ? Peut-être. Pour légitimer une probable action à venir ? C’est possible. Et pour rendre publique une telle œuvre, rien de tel qu’une grande prière de l’envergure de la Tabaski pour faire le voir et l’entendre à l’ensemble du monde, surtout à ses coreligionnaires et convaincre les sceptiques qui auraient fourbi armes et arguments si cela s’était passé dans des couloirs obscurs. Mais cela reste une hypothèse et elle vaut ce qu’elle vaut.

La seconde hypothèse laisse le bénéfice du doute et croit fermement que le président malien a vraiment failli y laisser la peau.  On comprendrait du reste pourquoi il se promène avec une sécurité renforcée et un véhicule au blindage avancé. Alors, de nombreuses interrogations surgissent du sol comme des geysers. D’abord, comment la sécurité a-t-elle pu laisser s’infiltrer des hommes armés jusqu’au premier cercle du chef de l’Etat même après une prière ? Y a-t-il eu des failles ou peut-être des complicités ? Les jeunes agresseurs parleront sans doute. Mais dans l’un ou l’autre cas, le chef de l’Etat malien doit ouvrir l’œil et le bon.  Le serpent est parfois dans la poche qu’on croit sécurisée, car la tête du chef appartient à celui qui n’a pas peur de perdre la sienne.

Ensuite, qui a bien pu vouloir attenter à la vie du chef de l’Etat, qui plus est, le jour de l’Aïd El Kébir, symbole de sacrifice et d’adoration ? Qui en veut tant au chef de la Transition malienne ?

L’entourage de l’ancien IBK qui craint le glaive de la justice ? Bah N’Daw et compagnie mécontents et qui veulent se faire justice ? Ou alors, des clans, des individus qui ne voient pas d’un bon œil le président Goïta à la tête de l’Etat et qui veulent le voir dégager du palais de Koulouba ?

A l’état actuel, tout est possible. Il demeure cependant certain qu’attenter à la vie du chef de l’Etat au stade actuel de l’histoire du Mali ne serait qu’un autre de ces nombreux coups de frein qui font que le pays avance depuis bien d’années par saccade et par secousse, si tant qu’il est en avance. Et  c’est encore un acte qui risque de fréner l’élan de cet  intérim politique dont le premier acte fort est prévu en février 2022 avec les élections.

Vivement que les responsables de cette agression soient décelés le plus tôt possible pour empêcher toute récidive. Et si c’est une auto tentative d’assassinat, eh ben, on attend de voir le mobile !

Ahmed BAMBARA

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