Tanwalbougou : accusé de complicité avec les terroristes, le mémoire en défense du Cheick Bandé

Tanwalbougou : accusé de complicité avec les terroristes, le mémoire en défense du Cheick Bandé

Son nom fait aujourd’hui l’objet de vives controverses dans cette localité où il a bâti sa renommée. Lui, c’est le Cheick Amadou Bandé, guide spirituel et religieux de Tanwalbougou, suspecté de complicité avec les terroristes. Contraint de quitter la localité pour des raisons de sécurité, c’est la première fois que ce guide religieux de la confrérie Tidjania, brise la glace du silence pour donner sa lecture sur les évènements tragiques qui ont endeuillé cette localité. C’était le vendredi 24 juillet 2020, à Ouagadougou.

D’emblée, l’homme s’est voulu clair. «Ma position sur le terrorisme est claire. Je ne suis ni terrorisme, ni complice des terroristes, ni un bras financier du terrorisme. Je rejette toute forme d’extrémisme violent. J’ai la conscience tranquille et j’ai fait de mon mieux pour sensibiliser sur les méfaits de l’extrémisme violent. Mes prêches se sont constamment élevés contre l’extrémisme violent et je ne cesse d’exhorter mes fidèles à ne jamais soutenir les terroristes, car leur action est Haram», a-t-il déclaré. Sur la situation qui prévaut à Tanwalbougou, Amadou Bandé, est formel. «Nous soutenons la lutte engagée par l’armée nationale contre le terrorisme et contre toutes les forces du mal dans notre pays. Mais nous avons vécu des dérives que nous dénonçons». Selon le guide, ce combat doit être mené avec beaucoup de discernement pour ne pas verser du sang innocent. «Je ne protège aucun de ceux qui ont porté des armes contre notre pays, fut-il mon propre fils. Mais, il faut agir sur la base d’informations crédibles et vérifiables et de respecter la présomption d’innocence afin de préserver le socle social du vivre-ensemble hérité de nos ancêtres», a-t-il souhaité.

Sur les évènements tragiques du 29 juin dernier qui ont causé la mort de 7 personnes et fait plusieurs blessés et déplacés, dans sa localité, selon le guide religieux, les forces armées ont fait une descente dans son quartier avec une douzaine de véhicules, des dizaines de motos et un blindé pour des fouilles.

«Toutes les maisons ont été fouillées de fond en comble sans qu’on y découvre les moindres objets suspects», a-t-il relaté. Mes proches ont été violentés et douze personnes ont été embarquées. Le 30 juin, j’ai été informé que cinq (5) des douze (12) personnes enlevées ont été abandonnées en piteux état. Ce sont ces rescapés qui nous ont informés de la mort des sept  (7) autres».

Selon le guide, après ces événements, des centaines de personnes ont dû partir du village. Par ailleurs, il confie que  pendant les fouilles de son domicile, un des soldats disait d’ailleurs que : «Seul un terroriste peut avoir une telle réalisation immobilière en pleine campagne. Pour certains, ajoute-t-il, «si les terroristes ne m’attaquent pas, c’est parce que je serais de mèche avec eux», s’est-il offusqué avant de glisser que le 14 mars 2019, son domicile de Fada avait été fouillé, les portes  avaient été forcées. Rien de suspect n’a été trouvé. 24 de ses proches avaient été embarqués avant d’être relâchés plus tard. «Cet incident, avait contraint les autorités locales à lui présenter des excuses», affirme-t-il. Face aux multiples accusations, le gouvernement dit avoir diligenté des enquêtes et l’officier qui a conduit l’opération du 29 juin 2020 a écopé d’une suspension temporaire de ses fonctions.

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