Tchad, après le jeudi macabre : les Droits de l’hommistes craignent pour les milliers d’arrestations

Tchad, après le jeudi macabre : les Droits de l’hommistes craignent pour les milliers d’arrestations

Le bilan continue d’être sujet à débat entre les protagonistes. 50 tués et 300 blessés selon le premier ministre Saleh Kebzabo qui n’avait pas tardé à charger l’opposition et à lui faire porter la responsabilité de cette journée meurtrière. 70 victimes selon le président du Parti Les Transformateurs Succès Masra, qui a perdu plusieurs de ses militants. Après cette journée qualifiée de jeudi macabre, on compte toujours les morts et on s’accuse mutuellement mais deux leçons sont à tirer de cette tragédie.

 La  Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) parle déjà de 500 à  des milliers de personnes arrêtées que les sicaires du régime convoient vers une destination inconnue. Depuis lors, plusieurs familles sont sans nouvelles de proches arrêtés et dont on ignore jusque-là le lieu de détention. Revoilà le Tchad replongé dans ses travers des années de braise. Désormais, c’est le Dialogue inclusif national, cénacle su lequel,  nombre d’observateurs avaient fondé les espoirs qui se trouve biaisé. . Plus encore, ces tueries compliquent davantage cette transition qui tentait de faire un vernissage pour se donner une apparence acceptable et un visage peu hideux.

A présent elle se trouve ensanglantée et salie par les derniers évènements. Et pourtant ce ne sont pas les efforts qui ont manqué. En réussissant à faire rentrer au bercail plusieurs figures de l’opposition armées sous la houlette de l’Emirat du Qatar, parrain de ce Dialogue, Mahamat Déby et ses collaborateurs avaient frappé un grand coup. Cet attelage qui semblait augurer de bonnes assises a fini par être brisé par le manque de volonté de ce clan de lâcher du lest en jouant franc jeu. Au finish, la volonté de perpétuer la dynastie des Déby à la tête de ce pays où le pouvoir se trouve au bout du fusil a fini par prendre le dessus entrainant le retrait de l’opposition et de la société civile, mais aussi du clergé (catholique).

Au terme de cette journée, le Tchad a de nouveau rendez-vous avec l’histoire et les conclusions de l’enquête commanditée seront déterminantes pour la suite.  Mais les premières charges  (frappées de partialité) du tout nouveau chef de l’exécutif  (Kebzabo) ne sont pas de nature à faciliter les choses. En toute logique, les responsables de ce massacre sont à rechercher dans les deux camps. Et s’il faut accabler Masra et ses camarades d’avoir bravé l’interdiction de manifester, il faut le faire davantage à l’endroit des autorités qui ont fait usage de la force publique de façon disproportionnée. Du reste, c’est là que la Justice est attendue. Il va falloir donc qu’elle fouine des deux côtés et déterminer les vraies responsabilités au lieu de continuer à faire du surplace en jouant la carte du bouc émissaire qui ne mène nulle part. C’est la seule alternative pour ce régime illégitime et qui porte les germes de l’autocratie et de la mal gouvernance. Elle permettra à Déby-fils de faire mieux que son défunt père en optant pour la voie de la justice et de l’égalité.

 La rédaction

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