Tentative d’évasion de Bazoum au Niger : Geste désespéré ou coup monté du CNSP ?

Tentative d’évasion de Bazoum au Niger : Geste désespéré ou coup monté du CNSP ?

Acte désespéré, éperdu et abscons ou coup monté par ses geôliers de junte pour mieux l’enfermer à double tour ? La tentative d’évasion tard dans la nuit du 19 au 20 octobre dernier de l’ancien président, Mohamed Bazoum du Niger, renversé par des militaires le 26 juillet 2023 ne peut s’expliquer que soit c’est le fruit du désespoir de voir s’éloigner la perspective d’une intervention de la CEDEAO pour le libérer, soit par l’assurance que le plan est bien ficelé et qu’au bout du compte, à lui la liberté.

Ou un coup des militaires au pouvoir. Selon la version de ses tombeurs, lue par le colonel-major Amadou Abdramane à la télévision nationale du Niger, Bazoum, sa femme et son fils, ses 2 cuisiniers et 2 éléments de la sécurité (ça fait déjà beaucoup de monde) voulaient se faire la malle, par une exfiltration. En l’espèce, il y a 2 hypothèses :

1) Quiconque connaît où se trouve le domicile du président sait que c’est une équipée vouée à l’échec que de tenter de s’échapper. Plusieurs check-points, des méandres à n’en pas finir, et partout des militaires armés. Sauf si comme le disent certaines sources, avec la complicité de certains éléments de la Garde présidentielle acquis au général Tiani, on voit mal comment le président Bazoum et famille pourraient atteindre la voiture banalisée, à l’extérieur dans la banlieue Nord de Niamey, a fortiori les 2 hélicoptères, «appartenant à une puissance étrangère»  qui les attendaient pour les amener au Nigeria. Qui est cette puissance étrangère? Si tentative il y a eu, c’est celle du «tenter le tout pour le tout» de sa part.

2) Un coup monté par le CNSP qui profite là pour corser les conditions de détention de Mohamed Bazoum, et ramener sa femme et son fils et surtout comme l’affirment certains encore, retirer ses téléphones portables. Car 3 mois après le coup d’Etat, si on déplore sa détention toujours, surtout après cet incident,  détention dans des conditions difficiles, Bazoum est devenu aussi, l’otage, une sorte d’assurance-vie du CNSP, car sans cet emprisonement, peut-être que l’intervention de la CEDEAO aurait eu lieu avec pour cible la présidence, sans le risque des victimes collatérales que seront les civils.

Avant les coups d’Etat faciles, étaient soit lorsque le président se trouvait à l’extérieur (Kwame N’Krumah du Ghana, Ould Taya de Mauritanie) ou soit on commettait un régicide, maintenant, le nouvel Manuel des putschs garde le président déchu vivant et on le force à signer sa démission. En l’espèce, Bazoum, au contraire, d’IBK du Mali et Roch du Burkina, fait de la résistance, ce qui horripile le quarteron de colonels et généraux !

La REDACTION

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