C’est à un funambulisme juridique pur auquel s’est livré hier 28 avril 2025 Augustin Kouamé, chef du service judiciaire et pénal du ministère de la Justice de Côte d’Ivoire concernant la radiation de Tidjane Thiam sur la liste électorale, donc inéligible le 25 octobre 2025 à la présidentielle alors qu’il est le candidat du PDCI-RDA !
Ni apatride, ni déchu de sa nationalité, voici résumé ce qu’a dit le haut responsable de la justice ivoirienne. Tidjane Thiam, fils d’Amadou Thiam est Ivoirien par filiation, c’est-à-dire de par son père. En effet, par le code de la nationalité issu de la Loi n°61-415 du 14 décembre 1961, le journal officiel de la République publiait le décret n°62-403 du 6 novembre 1962, signé de la main du président Houphouët-Boigny lequel décret, naturalisait Amadou Thiam comme Ivoirien, né à Dakar le 5 août 1923.
Par son père donc, Tidjane Thiam est Ivoirien. Mais voilà, un oubli ou une négligence ou au contraire l’assurance, Tidjane Thiam en s’enrôlant en 2022 était toujours Français et pas Ivoirien !
Comment ce détail juridique et civil a pu échapper aux avocats du patron du PDCI ? Surtout comment a-t-on pu l’inscrire sur la liste électorale ? avec quel document d’identité ?
Depuis 1987, année à laquelle Thiam a demandé la nationalité française, il perdait celle ivoirienne. En effet, la nationalité française, il l’a acquise par demande, si cela avait été par filiation, il gardait celle de son père. Mais au terme de l’article 48 en 1987, il perdait de facto la nationalité ivoirienne. Du coup, depuis 2022, Tidjane Thiam est Français mais pas Ivoirien. Et si le 20 mars 2025 il a renoncé à la nationalité française, il est Ivoirien, mais rétrospectivement il s’était inscrit sur la liste, pas en tant qu’Ivoirien. (??). Si en 2022, il était ivoirien, comment en 2025 il ne l’est plus ? Si on peut expliquer cette chose et son contraire ! C’est là où les avocats du leader du PDCI veulent attaquer et ont un dépôt en appel en cours. S’il a inscrit son nom sur la liste électorale, c’est que c’est en tant qu’Ivoirien. Il était donc électeur.
Pourquoi n’est-il pas donc éligible au terme de cet article 48 ? C’est vraiment du trapéziste juridique. Augustin Kouamé a-t- il convaincu ? Peut-être. Peut-être pas. Car, à 6 mois de la présidentielle, recaler juridiquement le leader du principal parti de l’opposition de Côte d’Ivoire, même si cela tient la route sur le droit positif, difficile de ne pas y voir un acte politique.
LA REDACTION
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