Tirage au sort Russie 2018: Oudatcha aux équipes  africaines!

Tirage au sort Russie 2018: Oudatcha aux équipes africaines!

Equilibrés pour certains, assez homogènes pour d’autres, la planète foot est désormais située sur la configuration des différents groupes de Russie 2018. Quant aux représentants du continent africain, le tirage au sort leur a réservé des fortunes diverses, avec un mode opératoire (chapeau 3 et 4) qui leur destinait presqu’inéluctablement des poules aussi corsées qu’une marche dans l’Arctique russe.
Pour son retour sur la scène mondiale après 20 longues années d’absence, les Lions de l’Atlas héritent d’un groupe composé du Portugal, de l’Espagne, deux grosses cylindrées du football européen, et d’un petit poucet nommé Iran, dont il faudra également se méfier, au regard de son parcours époustouflant dans sa zone asiatique. Dans cette même colonne considérée comme celle de la mort, le Nigéria du sélectionneur Gernot Rohr, brillant lors des phases éliminatoires, va devoir se battre pour survivre à l’Argentine de l’un des meilleurs joueurs au monde, Lionel Messi, mais aussi de la Croatie et de l’Islande, dont on connaît les qualités collectives relevées par quelques bonnes individualités. Même si la récente victoire du Nigéria devant l’Argentine en match amical légitime l’espoir de tout un continent, Messi et les siens restent un obstacle sérieux, d’autant plus qu’en 4 confrontations (25 juin 1994, 2 juin 2002, 17 juin 2010 et 25 juin 2014) de phase finale de Coupe du monde, le Nigéria n’a savouré aucune victoire, ni même un match nul, synonyme d’une poire à part égale. Néanmoins, cette victoire de 4 buts à 2, arrachée en match amical, vient confirmer un parcours presque sans faute des Aigles nigérians, bien en confiance depuis l’arrivée du sélectionneur français, Gernot Rohr.
Logés respectivement dans les groupes G et H, la Tunisie et le Sénégal avec une bonne préparation, peuvent contracter un contrat pour le second tour. Cependant, en plus de leurs griffes caractéristiques communes dont ils devraient sortir, les Aigles de Carthage et les Lions du Sénégal devront aiguiser leur bec et leurs crocs, s’ils veulent s’offrir l’un des deux tickets qualificatifs du second tour devant l’Angleterre, la Belgique, le Panama d’une part, et face à la Colombie, la Pologne et le Japon, d’autre part.
Dans le groupe A qu’ils partagent avec la Russie, l’Uruguay et l’Arabie Saoudite, les Pharaons d’Egypte qui n’ont plus été conviés à un tel raout sportif depuis 1990, semblent avoir eu les faveurs de ce tirage au sort. Malgré la présence du pays organisateur et de l’Uruguay d’Edinson Cavani, l’Egypte a une belle carte à jouer, d’autant plus qu’aucun de leur adversaire n’a donné à apprécier un rendement au-dessus de la moyenne. Quid de l’Europe dans tout ça ?
La solide sélection italienne étant absente, l’Europe par opposition au grand favori le Brésil, peut fonder ses espoirs sur des nations comme l’Allemagne, la France, le Portugal ou l’Espagne. Une fois de plus, une fée pleine de mansuétude s’est penchée sur la basse-cour bleue, fondant son pouvoir discrétionnaire sur la «main de Dieu» du seigneur Diego Maradona, auteur d’une pioche heureuse qui incite au cocorico avant l’aube. Invitée à picorer sur la même pelouse que le Pérou, absent depuis 1982, le Danemark et l’Australie qualifiés à la faveur des barrages, la France avec sa constellation de jeunes au talent, tout aussi insolent qu’insouciant, ne pouvait pas espérer meilleur sort. Dans ce même registre, l’Allemagne, solide tactiquement et physiquement, opposée au Mexique, à la Suède et la Corée du Sud, semble non seulement en mesure de s’attribuer les droits d’un second tour, mais aussi de défendre honorablement son titre de champion du monde. Dans la poule E, la Suisse, le Costa Rica et la Serbie ne semblent pas en mesure de contrarier le Brésil de Neymar, plus que jamais favori. Sport et politique étant souvent consubstantiels au pays du Tsar contemporain Poutine, lequel rêve, on ne le serait à moins pour cet homme dans ce nouveau empire, Russie 2018 est l’occasion donc de mettre en exergue une Nation forte, unie derrière les même idéaux et … Poutine.
Suivie en mondovision à travers le monde, le Kremlin a ouvert ses portes à la planète foot à l’occasion du tirage au sort de la 21e édition de la Coupe du monde, sous la maestria mi-amusé, mi-malicieux du maître des lieux, Vladimir Poutine. Tout un symbole ! Pendant que l’héritier nord-coréen, Kim Jong-un tente sa conquête du monde à travers ses «jouets nucléaires», avec toute la fiévreuse poussée archimédienne d’inimitié que cela suscite, Vladimir Poutine lui, le tsar au sommet de sa gloire, affirme sa grandeur en conviant le monde au cœur de son pouvoir. En délaissant momentanément son judogi pour recevoir le sport-roi, le maître du Kremlin, muré derrière sa carapace habituelle, à poigne fait pourtant flegme maîtrisé qui ne trahit qu’à dessein son état émotionnel, se délecte d’une récupération rêvée dans tous les palais. Diplomatiquement, la coupe du monde est pain béni pour le n°1 russe, seul souvent contre l’Europe, et le reste du monde pour monter encore d’un cran dans son dur désir d’être au firmament d’un Etat incontournable.
En braquant les projecteurs sur la Russie, non seulement la terre entière labélise ce football Russe à la recherche d’un crédit international à l’image des grands championnats d’Europe, mais elle réhabilite un tant soit peu, le sport russe et particulièrement, son athlétisme, banni et honni de la sphère mondiale pour un « système de dopage d’Etat », comparable aux pratiques autrefois en vigueur en Allemagne de l’Est. Rien que pour cela, c’est un Mondial de gagné pour Vladimir Poutine, même si au fond, il ne s’agit en réalité que d’une partie d’échec et mat, d’un homme face à lui-même… En attendant, le ballon étant rond pour tout le monde on ne peut que dire: Oudatcha sportmenam mira aux équipes africaines ! Bonne chance aux représentants africains !

Hamed JUNIOR

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