Tirailleurs sénégalais vivant en France : 4 «poilus» africains sur  9 de retour à Kaolak

Tirailleurs sénégalais vivant en France : 4 «poilus» africains sur  9 de retour à Kaolak

Le 14 avril dernier, 9 tirailleurs sénégalais étaient reçus par Emmanuel Macron. 4 de ces 9 anciens combattants, tous nonagénaires ont fait leurs paquetages à Bondy au Nord de la Banlieue de Paris. Cap sur Kaolak au Sénégal où ils retrouveront les siens après des décennies sinon toute une vie passée à servir la France en Algérie et en Indochine sur des théâtres de bataille.

Ignorance et mépris après les Indépendances, décristallisation avec l’octroi de 450 Euros/mois en 2006 avec le film «Indigène» sous la volonté du président Jacques Chirac, puis plus de justice en 2016 avec François Hollande qui améliora «le Minimum Vieillesse» en le portant à 850 Euros/mois. Enfin, cette audience élyséenne du 14 avril 2023 avec Emmanuel Macron au sortir de laquelle, chacun de ces «poilus» africains a été lesté d’un soutien financier conséquent et surtout le droit de résider dans leurs pays et de toucher cette pension. Chose impossible avant, car il fallait résider 6 mois d’affilé en France.

Ici aussi en 2023, un film aura créé le déclic : «Le retour des tirailleurs» avec un des hommes préférés des Français, l’acteur Omar Sy.

Ce retour à Kaolak est quasiment une renaissance, car évidemment, c’est un come-back d’abord sur la terre des aïeux, que beaucoup d’entre eux ne verront pas. D’ailleurs, l’un des 4 tirailleurs M’Bodj brancardier sur le théâtre d’Indochine affirme qu’il a «eu la chance, car beaucoup de ses compagnons ont été tués…». Les 4 ne verront pas beaucoup de leurs générations toujours en vie, mais en foulant bientôt le sol de Kaolak, ces survivants se sentent donc renaître par le fait de pouvoir humer l’air de chez eux, après l’enfer de la guerre. Ils vont pouvoir témoigner et apprendre à la jeune génération la vraie histoire des tirailleurs sénégalais, pas souvent celle édulcorée ou tronquée de certains livres d’histoire ! Non, celle vécue in situ. Ils vont pouvoir parler de cette France à qui ces tirailleurs voltaïques, dahoméens, sénégalais, maliens…ont tant donné, car ils croyaient en elle !

Ces 4 anciens combattants et on espère que ce sera bientôt pour les 5 autres (il en reste à peu près une quarantaine en vie) rejoindront leurs bercails avec leur pécule consistant remise par la France pour terminer leur vie bien remplie au service d’un pays qui les a souvent payé en monnaie de singe !

Il faut donc saluer ce geste tard venu de la France à l’égard de ces anciens soldats. De la décristallisation à ce retour des enfants prodiges au pays natal, c’est toute une partie de l’histoire entre la France et ses ex-colonies qui défile. Et tant mieux s’il y a ces bibliothèques vivantes pour les raconter !

La REDACTION

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