Togo : Quel cri de ralliement pour la cavalerie Guinée-Ghana ?

Togo : Quel cri de ralliement pour la cavalerie Guinée-Ghana ?

L’hôtel du 2 Février a accueilli le jamborée convoqué par la  cavalerie présidentielle Ghana-Guinée. Les présidents Alpha Condé et Nana Akufo-Addo ont réuni l’opposition et le pouvoir pour tenter de réunir et coudre les bouts du pagne Togo déchiré par le combat pour l’alternance et l’enracinement de la démocratie dans ce pays.

La question qui est sur le tapis est de savoir ce que les médiateurs de la CEDEAO vont proposer aux deux parties. Que faudra-t-il mettre comme points d’accord pour contenter au maximum les deux protagonistes, afin d’apaiser le volcan social entré en ébullition, depuis maintenant plusieurs mois. La feuille de route qui devrait être proposée aux acteurs va-t-elle tenir la route ? Et surtout, c’est dans les dates de quel calendrier ses rouleaux seront-ils étalés ?

Il ne faut pas oublier que les législatives, c’est pour bientôt. Le président togolais, Faure Gnassingbé, contre qui les opposants sont vent debout, a affirmé que le calendrier électoral sera maintenu. Même si les législatives ne sont pas l’océan à avaler, il reste que la présidentielle pointe son museau. La feuille de route décidera-t-elle si le fils d’Eyadema y participera ou pas ?

L’opposition politique sait que le temps joue contre lui. Voilà pourquoi elle multiplie les outils de pression pour essayer de hâter les choses, afin de ne pas être surprise et obligée soit de corser ses méthodes de lutte, au risque de ne pas être suivie par les populations, soit d’accompagner un processus électoral à son corps défendant. Dans le même temps, Faure Gnassingbé, conscient de cette situation, joue la montre pour gagner du  temps et pourquoi pas réussir à brouiller les pistes.

C’est dans cette configuration que les médiateurs demandent aux différents acteurs de faire des concessions. Lesquelles ? On est bien curieux de les voir. Est-il possible que l’opposition renonce à sa volonté de voir Faure Gnassingbé débarrasser le plancher, dès maintenant ? Est-il envisageable d’imaginer un Togo sans la «dynastie» au pouvoir ?  Si les différents protagonistes réussissent à mettre de l’eau dans leur vin et lâcher du lest qui les met au même niveau de tolérance et d’acceptation mutuelle, ils auront franchi un immense pas qui les élève au rang de l’honorabilité.

Toutefois, il faut rester réaliste. Le président togolais, s’il voulait réellement lâcher les rênes du pouvoir, aurait pu montrer des gages plus convaincants. Le temps joue contre l’opposition, certes. Mais, Faure Gnassingbé doit faire attention, car on ne gouverne pas éternellement un  peuple contre son gré.

Ahmed BAMBARA

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