Porté sur les fonts baptismaux en 1987 par la volonté des autorités politiques de l’époque, l’objectif de faire du Burkina Faso un pivot du cyclisme africain, voire mondial, est aujourd’hui réel.
Les raisons évidentes (le Burkina a toujours été reconnu comme un «pays de vélo» aidant, le tour cycliste du Faso est devenu de nos jours un label en dépit des vicissitudes qui ont jalonné sa vie de jeune trentenaire. Entre contraintes budgétaires et impasses politico-institutionnelles, la fête de la petite reine a su garder son charme auprès des compétiteurs du monde entier. Et même si la Covid-19 et les aléas sécuritaires ont corné son relief, il a su, tel le phœnix, renaître de ses cendres pour briller à nouveau de mille feux, en témoigne l’édition de 2021, dont le niveau a été vanté par tous les puristes reconnus.
Cette année encore, il tient le pari d’enchanter les amoureux de ce sport dans lequel la grande majorité des Burkinabè s’identifie. Au regard des forces en présence qui représentent ce qui se fait de mieux sur le continent, nul doute que les habitants de nos villes, villages et hameaux du pays seront témoins d’une âpre dispute autour de la conquête de la tunique jaune.
La première «prouesse» de ce Tour du Faso 2023, c’est le pari de mettre en place la rampe de lancement de cette compétition, malgré l’altitude de plus en plus hideux de nos ancêtres d’autrefois, désormais marchant de teinture rouge. Entre contexte sécuritaire volatile et la morosité économique ambiante, le pari n’était pas gagné d’avance. C’était sans compter sur quelques coups de Jarnac de dernière minute de certains de ses partenaires traditionnels et surtout la fierté et la résilience d’un peuple, incarné par un jeune capitaine du nom d’Ibrahim Traoré, prêt à déployer des trésors d’ingéniosité pour surmonter les écueils de tous poils. Par monts et par vaux donc, autorités politiques et sportives, coureurs, organisateurs, pays amis, se sont donnés pour mission de prouver que le Burkina et ses Burkinbi restent bel et bien debout dans la tempête, dans le droit de l’histoire d’un pays dont les habitants n’ont jamais courbé l’échine face à l’adversité.
Dans le peloton de cette 34e édition, des pays comme le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Guinée, le Maroc, le Ghana, le Cameroun, la Belgique, le Togo, ont répondu présent, avec la détermination de contribuer à rendre la fête belle et à enrichir l’histoire multiséculaire de ce pays de grandes figures tels Oubri, Diaba Lompo, Tiéfo Amoro et bien d’autres.
Avec les bénédictions de nos légitimités coutumières et traditionnelles et les prières des différentes obédiences religieuses, le pari sera tenu cette année encore, tant il est vrai que rien ne peut arriver à un peuple uni et déterminé. Que la fête soit belle donc, dans le fair- play et le respect des règles et que le meilleur gagne.
Hamed JUNIOR
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