Transition 2 au Burkina : Recadrage, mode d’emploi

Transition 2 au Burkina : Recadrage, mode d’emploi

72 heures après l’effectivité du putsch dans le putsch opéré dans le MPSR, et alors que Damiba, par l’intermédiaire d’une vidéo qu’il avait laissée (le 2 octobre à Ouaga avant son départ pour Lomé) dans laquelle il a dévoilé un peu les tenants et aboutissants du coup de Jarnac qui l’a emporté, le président du MPSR 2, le capitaine Ibrahim Traoré lui, a encore parlé. Interview à RFI dans laquelle, il a rassuré que désormais, il est maître de la situation, loué le rôle des chefs religieux et traditionnels, tout en signifiant qu’il n’y avait pas de «problème personnel entre lui et Damiba». Mais naturellement, ce qui a intéressé les compatriotes, c’est Et maintenant on fait quoi ? Quel schéma pour une Transition apaisée ? A quel timing ? Quel sera le format du recadrage post-Damiba ?

Le capitaine Traoré a certes évoqué les assises nationales, qu’il veut au plus vite même avant la fin de l’année 2022. Et il n’a pas d’option pour un civil ou militaire. En théorie, tout ceci tient en quelques minutes. Cependant, 2015 et le MPSR incitent à la prudence.

Le Burkina entame encore en 8 mois, une nouvelle transition que beaucoup veulent inclusive, à l’image d’un Zéphirin Diabré, qui l’a laissé entendre à travers une tribune publiée hier matin.

Si le MPRS 2 veut terminer le job du MPSR 1, il lui faudra éviter les pièges traditionnels que sont l’invasion des OSC et tous les prétendus patriotes qui volent chaque jour vers là où il y a le pouvoir, et qui n’apportent rien à ce pouvoir, ni au Burkina d’ailleurs. Tels des arapèdes collées au rocher, ils s’accrochent aux puissants du moment, chantant en chœur leur louange, et mènent le prince vers le mur avant de se rétracter, en ânonnant les mêmes excuses éculées «on lui avait dit, il n’a pas écouté …».

Ensuite, il faudra trouver de bonnes gens pour la rédaction de la nouvelle charte dont chaque ligne devra être lue et relue. Ensuite, que cette «Loi fondamentale» de la Transition soit adoptée de façon consensuelle. Place après à la désignation du mouton à 5 pattes, le président civil ou militaire et les candidats à ce poste devront être pesés au trébuchet sur leurs qualités intrinsèques. Suivront la formation du gouvernement ! Combien seront appelés à tracter cette transition ? Au fait, ressuscitera-t-on l’Assemblée législative ou gouvernera-t-on par oukases ? On le voit, ce n’est pas que le capitaine Traoré ne veut pas aller vite, mais il y a des prérequis et des préalables dont la mise en place créera forcément des pinaillements et des gorges chaudes. Et forcément, il faudra jusqu’en décembre prochain pour l’installation de tout ce puzzle transitionnel.

Déjà, il faudra voir sur quoi vont s’accorder le MPSR II, et la CEDEAO dont la cavalerie est annoncée incessamment à Ouagadougou après le rendez-vous manqué d’hier 3 octobre.

Retour à la case départ donc pour le Burkina qui devra cesser comme Sisyphe de rouler cette pierre de l’éternel recommencement politique, à condition que pour ce coup-ci, on mette des gens où il faut, des Burkinabè sérieux, qui pensent au pays, et non «les hâbleurs» qui viennent se remplir les poches avec nos maigres deniers, et ensuite disparaissent dans la nature. La Transition est par essence le moment propice pour régler tout ce qui ne va pas, mais aussi favorable au cafouillage. Un tandem civilo-militaire ne serait pas mal pour la conduire, à condition qu’ils se complètent. Un pour combattre le terrorisme, l’autre pour l’Administration. Un vrai consensus national est la clef contre le terrorisme et ensuite, une culture de la démocratie nous éviterait ce retour vers l’année zéro. Encore faut-il que chacun des acteurs puisse taire ce qui le chiffonne pour penser Nation, le Burkina.

La REDACTION

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